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Diversification

Les assureurs crédit en embuscade

Créé le

23.05.2012

-

Mis à jour le

30.05.2012

D’autres projets, portés par des spécialistes de l’assurance crédit, pourraient voir le jour dans les mois qui viennent.

Dès le mois de juin 2009, la Coface a étudié l’opportunité de lancer une activité d’agence de notation, avec l'ambition de « restaurer la confiance dans la notation », selon son directeur général de l'époque Jérôme Cazes. Ce projet a été stoppé en mars 2011 par Natixis, l'actionnaire de la Coface qui voyait d'un mauvais œil cette diversification. Lors de son audition par la MCI du Sénat, François David, président de la Coface, s’en est expliqué : « Notre actionnaire, Natixis, se refuse à être banquier et notateur. […] Je reste convaincu de la nécessité d'une agence qui concurrence les trois grandes, et qui ait notre connaissance du métier. Mon actionnaire veut vendre la Coface. […] Mon souhait est qu'il vende à un actionnaire potentiel, qui verrait là un chemin pour exercer la tâche de notation. »

François David, qui à cette occasion a confirmé la tenue de négociations en ce sens, considère disposer d’un savoir-faire et d’atouts suffisants pour affronter les grandes agences historiques : « Les trois grandes agences de notation anglo-saxonnes ne notent en France que 70 entreprises, quand nous avons des données statistiques sur 55 millions. Elles ne s'intéressent pas au cœur du sujet, la situation des grosses PME. » Outre cette base statistique, précise-t-il, la Coface, avec des implantations dans 67 pays, dispose déjà d’une stature internationale.

Le laboratoire allemand d’Euler Hermes

Pour la Coface, outre l’opportunité de conquérir un nouveau marché, l’enjeu est de taille. En effet, Euler Hermes, son concurrent direct, a déjà décroché son agrément d’agence de notation. Elle a même été la première agence agréée par l’ESMA, dès novembre 2010.

Néanmoins, cette activité est, pour le moment en tout cas, circonscrite aux PME allemandes, un « laboratoire », selon le président du directoire, Wilfried Verstraete. « Nous n’avons pas l’intention de devenir une agence de notation concurrente de Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch », a-t-il récemment déclaré [1] . « Nous avons effectivement en Allemagne une filiale qui vend des notations à de petites et moyennes entreprises pour laquelle nous avons obtenu le passeport européen. Cela reste une activité modeste qui ne concerne que 11salariés et ne représente que 1,5million d’euros de chiffres d’affaires, sur les 700millions que nous réalisons en Allemagne ».

A. M.

1 Entretien paru dans le quotidien La Tribune le 3 janvier 2012.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº749
Notes :
1 Entretien paru dans le quotidien La Tribune le 3 janvier 2012.