Collecter des fonds et les investir suivant des règles prédéfinies, telle est la raison d’être d’un fonds d’investissement. Mais que se passerait-il si on remplaçait les gérants humains de ce fonds par une blockchain et des smart contracts opérant les investissements de manière automatique, en fonction du résultat d’un vote auprès de la communauté d’investisseurs ? C’est ce qu’a voulu tester le projet The DAO en 2016. Pour cela, une ICO a été lancée avec pour but de collecter 150 millions de dollars en échange de DAO-tokens. Mais environ un mois après son lancement, un pirate profite d’une faille dans le code pour détourner l’équivalent de 50 millions de dollars. S’ensuivent des débats enflammés de la communauté blockchain pour savoir comment traiter ce cas tout en restant fidèles au principe d’immuabilité de la blockchain. C’est finalement ce dernier qui sera sacrifié par une majorité d’intervenants et les fonds déjà collectés par The DAO sont restitués aux investisseurs. Pour autant, les aspirations à créer « un fonds à la gestion démocratique » n’ont pas été abandonnées par la communauté blockchain : une plate-forme de gestion de dons à des ONG est par exemple en préparation par CharityDAO. S.L.
Repères
2013 : Mastercoin, première ICO pour 680 000 dollars
2014 : Ethereum, 15 millions de dollars
2016 : The DAO, 130 millions de dollars (remboursés)
2017 : 761 millions de dollars levés depuis le début de l’année
Source : Smith + Crown
