L'Asian Financial Forum, la grand'messe annuelle de la finance asiatique, a tenu ses promesses : ils ont été plus de 2000 à se presser dans les salons de l'immense parc des expositions de Hong Kong, les 13 et 14 janvier derniers. Parmi les participants, une immense majorité de représentants du monde asiatique, quelques Occidentaux, surtout anglo-saxons.
UE : un optimisme de rigueur
La promotion de l'Europe a été assurée par Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, et Klaus Regling, directeur général du
Klaus Regling a également vanté les efforts des banques pour renforcer leurs fonds propres réglementaires : toutes affichent, a-t-il dit "un capital Core Tier 1 de 9%, au minimum". Il a reconnu que malgré une amélioration de la situation économique, des risques subsistaient : "le chômage, même s'il a cessé d'augmenter, reste à un niveau élevé; (…) les pays qui font toujours partie du programme d'aide doivent poursuivre leurs efforts d'ajustement. Le secteur bancaire est encore fragmenté en Europe, mais nous espérons que l'union bancaire y remédiera".
Tous deux ont souligné les efforts des Etats membres, "déterminés à mener les réformes nécessaires pour rééquilibrer leurs budgets et moderniser leurs économies", selon Jeroen Dijsselbloem.
Des Britanniques conquérants
Laissant aux représentants de l'Union européenne la tâche ardue de détailler les réformes entreprises, les
Le Royaume-Uni, et surtout la place de Londres, avait en la personne de Fiona Woolf, lord-maire de Londres, une ambassadrice de choix. Seconde femme à tenir ce rôle depuis 1189, elle ne s'est pas attardée sur les avancées accomplies dans la réglementation du secteur financier. L'objectif des Britanniques est simple : leur régulation doit être perçue comme « stable, prédictible et efficiente », afin d'attirer les investisseurs, a t-elle expliqué, même si "les régulateurs doivent encore travailler pour y parvenir".
En parfaite ambassadrice de la City, elle s'est surtout attachée à détailler les avantages compétitifs de la place financière britannique vis-à-vis de l'Asie. Avec une emphase toute anglo-saxonne, Ms Woolf a donc "avoué son enthousiasme" pour deux sujets, porteurs de croissance aussi bien en Asie que pour la place de Londres: l’internationalisation du RMB, et la finance islamique. Elle a rappelé à cette occasion la position prééminente de Londres dans les échanges libellés en RMB hors Asie, qui ont été multipliés par trois en trade finance au cours des deux dernières années; Sur le FOREX, les transactions ont doublé en un an. Une nouvelle étape a été franchie par la Bourse de Londres au mois de janvier 2014, avec la cotation d'un fonds destiné à investir directement à Hong Kong ou en Chine
De même, Londres est devenue la première place occidentale pour les opérations sharia compliant, et ambitionne de se développer encore davantage dans ce secteur, ce qui constitue, a précisé Fiona Woolf, "un objectif commun entre les places de Londres et de Hong Kong".
Où étaient les VRP de la France ?
Sans autre héraut national, la voix des pays européens pour défendre l'attractivité du Vieux Continent a paru bien faible. L'exposé détaillé des réformes entreprises pour sortir de la crise, bien que nécessaire, n'aurait pas dû faire l'impasse sur les domaines d'excellence de l'économie européenne.
Certains pays, comme l'Espagne, les Pays-Bas, l'Italie, le Luxembourg ou encore l'Allemagne, bien qu'absents à la tribune des orateurs, avaient dressé des stands afin de promouvoir les investissements et les échanges. Les Français, eux, brillaient par leur absence. Une absence d'autant plus incompréhensible que les responsables politiques français se succèdent en Chine et à Hong Kong depuis 2012, dans un ballet bien