Le digital pourrait fortement transformer le modèle de l’assurance

En janvier 2018, Boursorama, banque en ligne de Société Générale, a lancé une assurance automobile sur mesure pour conducteurs occasionnels, Carapass, en partenariat avec Société Générale Insurance. Sa tarification est modulée à l’usage avec, en complément d’un forfait fixe, une prime mensuelle variable en fonction des kilomètres parcourus (Pay When You Drive), mesurés par un boîtier connecté situé dans la voiture. D’autres acteurs adaptent le tarif en fonction du comportement du conducteur (Pay How You Drive). La néobanque Revolut a lancé mi-janvier une assurance voyage couvrant les dépenses médicales et dentaires, facturée à la journée et activable à tout moment. Elle peut se déclencher automatiquement lors d’un passage de frontière avec la géolocalisation. En assurance santé, Axa, qui propose de la télémédecine depuis 2015, installe depuis janvier 2018 des cabines médicales connectées de téléconsultation dans des entreprises clientes pour leurs salariés.

Assurance à l’usage, à la demande, au comportement, offre de prévention en complément du classique contrat d’assurance… le digital, via les objets connectés et l’analyse des données notamment, transforme une partie des offres des assureurs. La capture et l’analyse des données modifient et segmentent la mesure du risque, ce qui peut conduire à une personnalisation voire une individualisation de la tarification. Jusqu’à transformer le modèle de l’assurance ? La question est posée, et préoccupe aussi les superviseurs. « J’appelle […] les acteurs à faire preuve d’une approche responsable : il faut trouver un juste équilibre entre la segmentation et le partage du risque entre assurés. Ce sont les principes de solidarité et de mutualisation consubstantiels à l’assurance qui sont en jeu », déclarait ainsi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, en octobre dernier.