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EAPS : « Nos infrastructures ne se sont pas développées aussi vite que nous ne l’avions pensé »

Créé le

25.05.2012

-

Mis à jour le

30.05.2012

Créé en 2007, EAPS est une coopérative de réseaux domestiques de paiement en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal et le réseau de GAB Eufiserv). Suivant un modèle low cost, le « réseau des réseaux » fonctionne à partir des infrastructures déjà utilisées par ses membres et sur une base d’accords bilatéraux. EAPS coordonne le tout en fixant des règles communes. Mais le démarrage est poussif… Le manager du programme, Pascal Dufour, revient sur les perspectives de développement.

Comment progresse le volume des transactions du réseau EAPS ?

Nous avons atteint 3,5 millions de transactions, contre 1 million en 2009. Nous devrions connaître une bonne croissance cette année, avec déjà un tiers de transactions en plus sur le premier trimestre par rapport à l’an dernier.

Quels développements récents a connu votre offre, au niveau de l’émission comme de l’acceptation ?

L’application EAPS est embarquée sur l’ensemble des cartes allemandes émises, soit 93 millions. L’Italie est également en train de devenir un pays émetteur : une petite banque propose d’ores et déjà notre réseau et le Crédit coopératif italien s’apprête à faire de même.

Les cartes qui embarquent l’application EAPS sont acceptées dans tous les distributeurs automatiques du Royaume-Uni, via notre partenaire LINK. Cela équivaut à 63 000 DAB, soit quelque 10 % de plus que le réseau couvert par les schémas internationaux classiques. Nous travaillons aujourd’hui à ce que nos cartes soient également acceptées par des terminaux de paiement (TPE) dans plusieurs marchés européens. D’une manière générale, nous prévoyons une forte augmentation du nombre de TPE acceptant les cartes EAPS dans les pays que nous couvrons. Nous n’en comptons à l’heure actuelle que 4 000, mais ce chiffre va fortement augmenter grâce aux investissements de nos partenaires en Espagne (via Euro 6000), en Autriche (via Eufiserv) et en Italie (via Consorzio Bancomat). Le projet est en phase de déploiement opérationnel. Mon souhait est que nous atteignions 100 000 TPE connectés à la fin de l’année.

Pourquoi attendez-vous un tel développement cette année ?

Début avril, le réseau EAPS a fixé une commission d’interchange par défaut pour ses membres. Pour rappel, le principe d’EAPS est de laisser les banques et les schémas domestiques qui participent au réseau libres de fixer leurs conditions tarifaires. Les négociations concernant l’interchange sont bilatérales. Néanmoins, nous nous sommes aperçus que, sans taux de référence, il était difficile pour les membres d’établir un business case et d’avancer sur le projet. Ainsi, nos infrastructures ne se sont jusque-là pas développées aussi vite que nous ne l’avions pensé.

Nous nous sommes donc mis d’accord sur un taux d’interchange par défaut, qui ne s’impose pas aux membres, mais qui donne une référence. Celui-ci a été fixé à 0,2 %, après des échanges avec l’ensemble des acteurs impliqués. De manière bilatérale, l’ensemble des acteurs du réseau a, pour l’instant, opté pour ce taux de 0,2 %. Ces incertitudes ayant été levées, nous nous attendons à une démarche plus dynamique de nos membres dans le développement de l’offre EAPS.

Cette commission d’interchange par défaut est proche du principe d’interchange multilatéral ?

Oui, en effet.

L’abandon du projet Monnet vous semble-t-il une opportunité pour EAPS ?

Je le pense. Nous allons prendre contact avec les protagonistes du projet pour leur présenter notre solution, qui a d’ores et déjà fait ses preuves. Dans son discours du 4 mai, le Commissaire Michel Barnier, tout en regrettant l’abandon du projet Monnet, a rappelé que d’autres initiatives transfrontières existaient et nous a adressé ses encouragements. Il espère, en particulier, que le Livre vert sur les paiements par carte, par Internet et par téléphone mobile créera un moment propice pour notre développement.

RB