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Ne pas se reposer sur ses lauriers

Créé le

23.02.2022

Quel que soit le contexte, la publication de ses résultats annuels par une entreprise est toujours un exercice sous haute tension. Mais il faut bien avouer que certaines années sont plus faciles que d'autres à assumer. Il n'y avait qu'à voir, ces dernières semaines, l'entrain des dirigeants des grandes banques françaises à commenter leurs profits 2021 record ! Si le satisfecit est de mise, nous avons décidé, dans notre dossier du mois consacré à la rentabilité des banques, d'examiner la situation de l'industrie dans une perspective de long terme et à l'aune de la concurrence européenne. Les conclusions sont un peu moins euphorisantes. Du côté des bonnes nouvelles, l'environnement économique semble plus porteur avec la remontée des taux d'intérêt. Mais de nombreux chantiers sont encore à mener, nous disent les experts interrogés, pour tout à la fois réduire les coûts et mener à bien les grandes transformations nécessaires en matière de climat et de digitalisation.

 

Des chantiers, il en a mené de nombreux au cours des cinq dernières années. Après un quinquennat entier à diriger le ministère de l’Économie, des Finances puis de la Relance, Bruno Le Maire est notre invité du mois pour une interview fleuve sur son bilan et les chantiers encore en cours, notamment à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne. Après une période de crise, il fait sa priorité de la reconquête industrielle et technologique, notamment grâce au plan France relance. Et il ne renie pas l’interventionnisme dont le Gouvernement a fait preuve pendant la crise. Mais pas uniquement ! À l’heure où le « quoi qu’il en coûte » touche à sa fin, Bruno Le Maire estime que l’intervention publique restera sans doute nécessaire dans certains secteurs. « Cette intervention publique nous permettra de nous tenir à la hauteur de nos grandes ambitions sur notre reconquête industrielle, sur l’émergence de nouvelles filières technologiques et sur la décarbonation de l’économie », explique-t-il.

 

Également au menu de Revue Banque, la fin du feuilleton sur l’assurance emprunteur. Après de nombreux revirements de situation, députés et sénateurs se sont mis d’accord. Et contre toute attente, ils ont frappé fort ! Résiliation infra-annuelle, suppression partielle du questionnaire de santé et renforcement du droit à l’oubli : le texte définitif aura sans aucun doute des répercussions sur cette activité encore largement aux mains des banques. Avec quelles conséquences sur les parts de marché et les tarifs ?

 

Autre sujet d’actualité, qui soulève de nombreuses questions : l’essor des cryptos. Selon une étude de KPMG, il y aurait, en France, plus de détenteurs de cryptos que d’investisseurs en actions. Les monnaies numériques des banques centrales (MNBC) pourraient aussi se développer. Alors qu'en la matière, les chantiers se multiplient, Wolfram Seidemann nous alerte sur un point : leur avenir passera par les utilisateurs finaux, consommateurs et entreprises. Il faut donc sensibiliser dès à présent ces derniers sur les attraits de ces monnaies digitales, une tâche d’autant plus ardue que les utilisateurs des pays développés ont déjà à leur disposition tout un panel d’options de paiement. Pour les établissements bancaires, Hervé Thiery nous explique tout sur le traitement comptable des crypto-actifs.

 

Dégustez ce numéro jusqu’à la dernière goutte, sans omettre le billet en dernière page, signé Anne-Catherine Husson-Traoré, la très en verve directrice générale de Novethic. Elle démontre, chiffres à l’appui, que l’offre de fonds durables peine à coller avec les attentes des épargnants. Ces derniers veulent « contribuer positivement à l’évolution de la société », autrement dit, avoir de l’impact. Les établissements financiers, eux, en auront… mais ce sera au sommaire de notre prochain numéro, qui sera dédié à ce thème !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº866