Le sentiment d'un déclin américain dans les années 2000 a été alimenté par plusieurs éléments :
- a. croissance plus faible sur la décennie (moins de 2 % par an) et surtout, croissance potentielle en baisse (désindustrialisation, baisse des parts de marché…) ;
- b. revers militaires (Irak, Afghanistan) ;
- c. dégradation de l'image des États-Unis dans le monde ;
- d. déséquilibres financiers (bulle immobilière et explosion de la dette des ménages jusqu'en 2007, creusement du déficit courant jusqu'en 2008, creusement du déficit fédéral jusqu'en 2012) ;
- e. ascension économique et commerciale de la Chine.
La dette des ménages a pu être réduite (par rapport au revenu) et l'immobilier s'est ajusté. La solvabilité et la liquidité des banques se sont améliorées. Les États fédérés ont redressé leurs finances. La balance courante américaine s'est redressée, sans contraction excessive de la demande intérieure. On observe même quelques sensibles améliorations « structurelles » dans l'économie américaine au cours des dernières années (baisse du taux de dépendance énergétique, hausse des parts de marché de l'industrie manufacturière…). Rappelons à cet égard que la production énergétique américaine se situe à près de 20 % au-dessus de son niveau de 2005 et que les États-Unis sont devenus le premier producteur de gaz au monde.
C'est à chaque fois la flexibilité (micro- et macro-), la qualité de la gouvernance (notamment le renouvellement des élites et la concurrence inter-États) et l'innovation qui ont favorisé le renouveau américain. Notons à ce propos que les dépenses de recherche-développement n'ont pas été sacrifiées par la crise : elles représentent 2,9 % du PIB, le même niveau qu'il y a 50 ans.