Dans son ouvrage l’Avènement des
Des emplois menacés
Dans la banque, cela signifie que tous les postes sont à terme menacés, du conseiller clientèle en agence au trader, ou au gestionnaire de fortune privée. En effet, avec les développements actuels en matière de machine learning (ou apprentissage machine), d’analyse des données structurées ou non structurées et autres, les machines (logicielles comme robots) pourront à terme remplacer tous les postes. Il suffit de voir ce que réalise déjà Watson, le service d’IBM, en matière de relation clientèle et de conseil à l’investissement pour le constater. De plus, la tendance actuelle de notre économie fait qu’il n’y a plus de raisons économiques viables de préférer un emploi humain, ou même une collaboration à long terme entre humain et machine, à l’automatisation totale des tâches. Les investissements à mesure que les briques sont de plus en plus facilement accessibles (service de traduction en ligne, cloud computing pour louer de la puissance machine de calcul, outils de reconnaissances faciales à bas coût comme le Kinect de Microsoft, etc.) sont de moins en moins importants. Et une grande partie du développement est déjà faite bénévolement, gratuitement et sans le savoir, soit par les employés eux-mêmes en alimentant les outils d’analyses Big Data de leurs sociétés, soit par l’ensemble des internautes. Ainsi, les systèmes de Captcha qui font retaper une suite de chiffres ou sélectionner des photos pour accéder à un service Web aident les logiciels à améliorer leurs capacités en reconnaissance graphique ou visuelle.
Pas de solution en vue
Martin Ford souligne que ce problème n’est pas récent. Il a été déjà abordé une première fois aux États-Unis par le rapport « Triple Révolution », commandé par le président Johnson et présenté devant le congrès en mars 1964. Pour autant, aucune solution à court ou à long terme n’a été trouvée. Et et c’est le reproche que l’on pourrait faire à ce livre : Martin Ford n’en propose aucune non plus. Après avoir prévenu à longueur de chapitres que la formation et l’éducation ne suffiront pas à éviter le chômage de masse, et que de nombreux employés sont désormais surdiplômés par rapport aux besoins réels de leur poste, Martin Ford propose à court terme… une meilleure formation des employés via les MOOC. Et à long terme, comme filet de sécurité pour ceux qui ne pourront plus être employés, une rustine comme le revenu de base universel.