Mettre à mort les fonds vautour, c'est l'objectif de l'International Capital Market Association (ICMA). Cet organisme propose un nouveau standard pour la rédaction des contrats obligataires. Il permettra de mettre en échec la stratégie des fonds qui achètent à prix décoté la dette des pays en difficulté puis refusent de participer à une restructuration, espérant percevoir le remboursement de la valeur totale des obligations. Le fonds vautour le plus célèbre, Eliott, vient ainsi de remporter une victoire devant les tribunaux américains (l'ultime recours de l'Argentine – auprès de la Cour suprême – a été refusé le 16 juin dernier). Pour qu'un tel scénario ne se reproduise pas, l'ICMA a modifié le 29 août 2014 ses contrats standard pour que l'ensemble des émetteurs introduisent des
restructuration. Outre la zone euro, Jean-François Robin rappelle que les États-Unis et l'Angleterre ont déjà des CAC. L'adoption des nouveaux standards de l'ICMA concernerait essentiellement des pays émergents. Leur généralisation se fera sans doute sans perturber le marché obligataire, comme ce fut le cas en 2013 quand les CAC de la zone euro ont été mises en place, car ces clauses ont été bien perçues par les investisseurs qui savent qu'en cas de difficulté la restructuration se déroulera dans de bonnes conditions. Jean-François Robin de Natixis rappelle que « les pays membres de la zone euro avaient décidé d'introduire des CAC au moment des négociations avec les détenteurs de la dette grecque dont certains n'ont pas accepté la restructuration et ont été intégralement remboursés ».