Parmi les plus solides au monde, les banques canadiennes traversent la crise sans grande difficulté. D’où vient la force de ces établissements ?
Ces banques opèrent dans un environnement économique qui est plus favorable que dans bon nombre de pays. De plus, le marché bancaire canadien est très concentré. Les six plus grandes banques contrôlent
Quelle est la situation du crédit immobilier ?
Les banques bénéficient de la forte croissance du marché immobilier au Canada, alors que ce secteur connaît des difficultés dans plusieurs autres pays, dont les États-Unis. Cette croissance n’est pas sans risque, mais il existe d’importantes différences structurelles entre le crédit immobilier au Canada et aux États-Unis. Les banques canadiennes n’ont jamais pratiqué la titrisation des prêts immobiliers de façon massive ; elles conservent à leur bilan la plupart des prêts, ce qui incite les établissements à être attentifs à la qualité des crédits au moment de l’origination.
Quant aux courtiers, ils ne représentent que 20 à 40 % du marché des crédits immobiliers ; le plus souvent donc, la banque a un lien direct avec l’emprunteur et le connaît bien.
De plus, le marché canadien est très dominé par les produits standard et n’a pas vu se multiplier des
Autre particularité : en cas de non-remboursement d’un prêt immobilier, la banque dispose d’un recours contre l’actif, mais aussi contre l’individu dans la plupart des provinces du Canada. Aux États-Unis, le recours se limite généralement à l’actif.
Enfin, le système canadien d’assurance du crédit immobilier, soutenu par l’État, limite les pertes directes des banques en cas de non-remboursement.
Le régulateur canadien a la réputation d’être très actif et même proactif…
Alors qu’aux États-Unis, le système était très fragmenté avant la crise, avec des régulateurs au niveau fédéral et au niveau des États, il existe depuis longtemps un unique régulateur au Canada pour toutes les banques : le
Le régulateur est en effet proactif ; par exemple, en ce moment, il porte une attention particulière au marché hypothécaire, car le fort développement du marché de l’immobilier – en termes de volumes des transactions et de niveau d’endettement des ménages – incite à la prudence. C’est pourquoi de nouveaux principes ont été proposés pour améliorer encore la qualité de l’origination des prêts immobiliers.
D’autre part, le régulateur fait en sorte d’appliquer rapidement les standards internationaux. Les banques canadiennes ont adopté Bâle II très tôt. Et le BSIF s’attend à ce que les banques canadiennes respectent entièrement les ratios de capital de Bâle III dès début 2013. Alors que les États-Unis n’ont toujours pas clairement défini le Contingent Capital, le Canada a établi ses normes. (Voir également l’article « Un exemple pour les banques françaises »)