L’auteur du Cygne noir, Nassim Nicholas Taleb, a donné une conférence à Paris le 8 juin 2015, à l'invitation de la chaire
Un exemple d’organisation solide pour celui qui se définit comme un mélange d’ingénieur et de decision maker ? L’Église catholique, dont la longévité prouve la capacité de résistance : « Elle fonctionne selon le principe suivant : rien n’est fait à un niveau plus élevé s’il peut être fait à un niveau plus bas. Cela génère une grande diversification opérationnelle et une habilité à absorber les chocs. » L’organisation la plus fragile serait quant à elle soviétiforme : à la fois très centralisée et très concentrée. Il n’y a pas de volatilité, mais si une variation se produit, tout se casse.
Dans la plupart des domaines, quand une catastrophe se produit, par exemple un accident d’avion, cela réduit le risque de voir un autre crash se produire. « Dans le domaine bancaire, la faillite d’une banque ne réduit pas la probabilité d’une autre faillite bancaire. La régulation est bonne dans le domaine aérien, mais hélas, en finance, elle a poussé à l’utilisation d’outils relevant de la pseudo-science, comme la
…et vante les mérites des hedge funds
Pour réduire efficacement le risque, Taleb préconise le principe du « skin in the game », dont la traduction en français pose un problème à ce francophone. Il le compare à la loi du talion : si je peux faire du mal aux gens, il faut alors aussi que l’inverse soit vrai. Et Taleb de stygmatiser les modèles dans lesquels les bonus des opérateurs de marché sont sensibles aux gains et pas aux pertes. À l’inverse, il encense le fonctionnement des hedge funds où les dirigeants pratiquent le skin in the game en investissant leur propre argent. Pour Nassim Nicholas Taleb, « les hedge funds constituent même le seul endroit en finance où le skin in the game est vraiment pratiqué ». Un véritable plaidoyer en faveur de la gestion alternative ! S. G.