Système informatique intégré ou Best-of-breed : les banques face à un choix crucial

La r&eacute;volution digitale touche de plus en plus le monde de la banque. Les acteurs historiques du secteur ne peuvent plus ignorer l&rsquo;intrusion des &laquo; n&eacute;obanques &raquo; dans leur pr&eacute; carr&eacute; : en 4 ans, le Compte Nickel a s&eacute;duit plus de 800 000 clients fran&ccedil;ais et le britannique Revolut, plus jeune encore, en revendique d&eacute;j&agrave; 1,5 million, dont plus de 200 000 en France. Les Syst&egrave;mes d&rsquo;information (SI) bancaires doivent s&rsquo;adapter &agrave; la fragmentation croissante de la cha&icirc;ne de valeur, la question &eacute;tant de savoir comment. Adopter un mod&egrave;le &laquo; best of breed &raquo;, autrement dit aller chercher brique par brique les meilleures solutions disponibles, peut sembler s&eacute;duisant, &agrave; l&rsquo;heure o&ugrave; d&rsquo;innombrables FinTechs se lancent chacune sur un cr&eacute;neau tr&egrave;s pr&eacute;cis. La banque d&eacute;couvre la logique qui a pr&eacute;valu avec l&rsquo;essor du web : le fait de s&rsquo;appuyer sur des tiers, de devenir partenaires d&rsquo;acteurs hier concurrents, afin d&rsquo;offrir une nouvelle offre &agrave; ses clients. Le SI des banques s&rsquo;ouvre de plus en plus, pour faire de la co-innovation avec des acteurs de la FinTech ou, de mani&egrave;re plus contrainte, pour des logiques de conformit&eacute; (par exemple, la directive DSP2, qui favorise les agr&eacute;gateurs de comptes). Le best of breed : s&eacute;duisant mais pas sans danger Mais imaginer un SI bancaire en &laquo; p&eacute;tales de marguerite &raquo;, &eacute;clat&eacute; entre divers web services et autres API, est une approche organisationnelle jusqu&rsquo;au-boutiste qui ne va pas sans g&eacute;n&eacute;rer certains risques op&eacute;rationnels. C&rsquo;est d&rsquo;abord l&rsquo;&eacute;volutivit&eacute; d&rsquo;une telle solution qui est en question : comment conserver la coh&eacute;rence de l&rsquo;ensemble au fil des modifications r&eacute;glementaires ou des nouveaut&eacute;s produits ? Que les mises &agrave; jour ne soient pas impl&eacute;ment&eacute;es correctement &agrave; travers toutes les briques utilis&eacute;es, et c&rsquo;est le bon d&eacute;nouement de certaines op&eacute;rations qui sera remis en cause. Une d&eacute;centralisation informatique trop pouss&eacute;e laisse aussi planer le risque de failles de s&eacute;curit&eacute; potentiellement plus nombreuses. Prenons l&rsquo;exemple de la r&eacute;glementation RGPD : la banque reste responsable de ses donn&eacute;es, y compris lorsqu&rsquo;elle doit les fournir contre son gr&eacute; &agrave; un agr&eacute;gateur. Quelles sont les cons&eacute;quences si la banque s&rsquo;appuie sur des FinTechs certes innovantes mais pas n&eacute;cessairement aussi exp&eacute;riment&eacute;es qu&rsquo;elle en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; ? Il faut &eacute;galement se poser la question du co&ucirc;t total d&rsquo;utilisation &agrave; long terme de telles solutions : non seulement la multiplicit&eacute; des liens conduira &agrave; des co&ucirc;ts de maintenance plus &eacute;lev&eacute;s, mais des co&ucirc;ts additionnels peuvent surgir au fil du temps. L&rsquo;externalisation d&eacute;j&agrave; ancienne de la cha&icirc;ne titres &agrave; des &laquo; usines &raquo; sp&eacute;cialis&eacute;es sur le march&eacute; fran&ccedil;ais est un exemple int&eacute;ressant. Le bien-fond&eacute; de la d&eacute;marche &ndash; une mutualisation des co&ucirc;ts &ndash; n&rsquo;est pas en cause, mais les offres, tr&egrave;s standardis&eacute;es et &eacute;manant de prestataires bancaires plut&ocirc;t que d&rsquo;&eacute;diteurs de logiciels, ont peu &eacute;volu&eacute;. On s&rsquo;aper&ccedil;oit ainsi que les banques clientes ont d&ucirc; reconstruire en interne des applicatifs compl&eacute;mentaires (calcul de performance, gestion de portefeuille, etc.). &Agrave; quel co&ucirc;t ? L&rsquo;int&eacute;gration est source de plus de standardisation Surtout, une organisation &laquo; best of breed &raquo; risque de se traduire par une perte d&rsquo;automatisation et une moindre connaissance des processus complets. D&egrave;s qu&rsquo;une op&eacute;ration n&rsquo;est pas standard ou qu&rsquo;il faudra l&rsquo;annuler ou la modifier, la contrepassation manuelle prendra le dessus, avec un risque additionnel d&rsquo;erreur humaine. Est-ce vraiment le sens de l&rsquo;histoire ? L&rsquo;ouverture des syst&egrave;mes bancaires est une r&eacute;alit&eacute;, mais la question est de savoir o&ugrave; positionner le curseur. L&rsquo;id&eacute;e est sans doute de conserver une solution-cœur int&eacute;gr&eacute;e assez large, reposant sur un mod&egrave;le de donn&eacute;es solide, comprenant les op&eacute;rations, les paiements, les titres et les cr&eacute;dits, autrement dit la partie o&ugrave; la standardisation est source d&rsquo;&eacute;conomies. Elle permettra aussi de conserver l&rsquo;int&eacute;gration d&rsquo;un processus m&eacute;tier : g&eacute;rer un cr&eacute;dit, c&rsquo;est g&eacute;rer tous les &eacute;v&eacute;nements de la vie administrative du cr&eacute;dit, les paiements qui y sont li&eacute;s, le collat&eacute;ral et son risque. Une telle solution peut &ecirc;tre log&eacute;e sur les syst&egrave;mes de la banque ou confi&eacute;e &agrave; un &eacute;diteur expert en mode SaaS ou BPaaS [1] , permettant de jouer la carte de la mutualisation et de b&eacute;n&eacute;ficier de ses innovations li&eacute;es &agrave; son m&eacute;tier d&rsquo;&eacute;diteur. Services internes vs services orient&eacute;s client Les services &laquo; face clients &raquo; se pr&ecirc;tent beaucoup plus &agrave; l&rsquo;ajout de solutions tierces. Ici, c&rsquo;est la notion d&rsquo;ergonomie et d&rsquo;exp&eacute;rience client qui prime, au moment o&ugrave; il s&rsquo;agit de proc&eacute;der &agrave; une identification en ligne, de permettre une exp&eacute;rience de co-browsing (par exemple, Unblu) entre le conseiller et le client ou de r&eacute;aliser une simulation. Cela ne signifie pas que le back-office soit imperm&eacute;able &agrave; toute ouverture. L&rsquo;&eacute;pargne europ&eacute;enne est par exemple accessible, via une FinTech comme Raisin ou la comparaison des performances et du risque d&rsquo;un portefeuille avec IBO. Maximiser l&rsquo;automatisation pour abaisser les co&ucirc;ts, tout en personnalisant de plus en plus la relation avec le client sont deux enjeux antagonistes pour la banque d&rsquo;aujourd&rsquo;hui. Un cerveau bien structur&eacute; et ouvert sur l&rsquo;ext&eacute;rieur y r&eacute;pond sans doute mieux qu&rsquo;un r&eacute;seau neuronal pur. 1 Software as a Service ; Business Process as a Service.

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Système informatique intégré ou Best-of-breed : les banques face à un choix crucial

Dans la perspective de l'open banking, imaginer à terme un système d’information bancaire en « pétales de marguerite », éclaté entre divers web services et autres API, est une approche organisationnelle qui ne va pas sans certains risques opérationnels.

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