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Pour l’avenir, tirons les leçons du passage à l’euro

Créé le

18.01.2022

Proposé en mars 1994 à la Commission européenne, adopté à Madrid en décembre de la même année, le scénario permettait de fixer une feuille de route pour tous les acteurs concernés, publics et privés, de la future zone euro. Il comportait plusieurs atouts clés :

– une longue période de préparation de quatre ans, entre 1995 et 1999, date de création de l’euro, et sept ans avant la bascule finale de l’euro fiduciaire ;

– la séparation des opérations de gros et petits montants, avec au démarrage la création d’une « masse critique », par la bascule des opérations de gros, telles opérations de marché et opérations interbancaires ;

– la délégation à chaque pays de l’organisation de la transition entre les deux échéances, de 1999 à 2002, des opérations scripturales et comptables, avec une « end date » contraignante à 2002 ;

– la mise en circulation de l’euro fiduciaire au 1er janvier 2002, et le retrait reporté de la circulation des monnaies nationales dans la plupart des pays.

Trois autres atouts clés ont soutenu ce scénario : un cadre juridique clair ; une forte concertation avec tous les acteurs, notamment les banques, ainsi qu’une stratégie de communication combinant une task force centrale et de nombreuses actions décentralisées.

À l’heure de grands projets européens, des enseignements doivent être retenus [1] . Ainsi, il convient de :

– s’appuyer sur une forte concertation non seulement au plan européen mais aussi dans chaque État européen pour prendre en compte les spécificités nationales, en associant tous les acteurs concernés par l’opération ;

– accepter une longue période de transition, pour permettre à chacun de gérer les transitions et l’évolution des solutions domestiques ;

– disposer d’une première brique commune, une application ou un domaine, pour marquer l’existence de la solution, et reporter le plus complexe ;

– démarrer de préférence avec des opérations entre professionnels, ou avec les entreprises, et laisser en dernier le domaine des particuliers ;

– bien accompagner, chaque fois que possible, toutes ces évolutions par un cadre juridique et règlementaire précis ;

– démarrer très tôt la communication, pour familiariser le public aux marques, noms et règles des nouvelles solutions.

 

1 La Banque de France a publié sa propre analyse de cette transition : « Le passage pratique à l’euro en France : bilan et principaux enseignements », Bulletin de la Banque de France n°105, septembre 2002 : https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_bm/etudes_bdf_bm/bdf_bm_105_etu_1.pdf

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº865
Notes :
1 La Banque de France a publié sa propre analyse de cette transition : « Le passage pratique à l’euro en France : bilan et principaux enseignements », Bulletin de la Banque de France n°105, septembre 2002 : https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_bm/etudes_bdf_bm/bdf_bm_105_etu_1.pdf
RB