Lundi 7 novembre, Jean-Paul Huchon, président du Conseil du
Un contexte marqué par la crise financière
L’opération de 378 millions d’euros prend la forme de deux crédits-bails d’une durée de 33 ans, au lieu d’un prêt porté comme cela s’est fait jusqu’à présent par la RATP qui gère déjà un encours de 5 milliards d’euros de dettes d’infrastructure.
Le montage, dont le bouclage a été réalisé en neuf mois, s’est déroulé dans un contexte « où la crise aurait pu tout bloquer » a souligné Jean-Paul Huchon. En effet, le groupe BPCE, qui s’était engagé dès début 2011 sur la totalité du financement, a dû faire face à des « marchés réticents » a confirmé Olivier Klein, notamment pour des emprunts de longue durée. En outre, les banques doivent intégrer les effets des futurs ratios de liquidité prévus dans la réforme de la réglementation Bâle III (même si des discussions sont encore encours à ce sujet) : le net stable funding ratio prévoit que les prêts de maturité supérieure à un an devront être couverts par un montant équivalent de ressources à plus d’un an. Ces modalités rendent les banques prudentes face à des clients comme les collectivités locales dont les ressources sont centralisées à la Caisse des Dépôts et dont les financements pèsent donc lourdement dans leurs bilans. Cependant le groupe BPCE a heureusement trouvé un refinancement auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), sous forme d’un prêt de 300 millions d’euros sur 30 ans, à un taux fixe de 3,6 %.
Des garanties
L’opération ainsi montée est très sécurisée : de par la nature du crédit-bail, la propriété des matériaux financés est celle des crédits-bailleurs. Un élément de stabilité important dans ce montage face à un exploitant des rames, en l’occurrence la RATP, qui pourrait changer à terme : en effet la
En outre, le STIF et la RATP ont rappelé, non sans une certaine fierté, leur notation respective, un très convoité 3A, qui reste un atout dans les négociations avec des partenaires bancaires.
Voir à long terme
Au final, « ce contrat est un bel exemple de l’optimisme qu’il faut savoir garder sur les financements à long terme » a souligné Pierre Mongin qui a rappelé la nécessité de préserver des capacités de financement de cette nature, car « certains projets lourds ont besoin de délais longs ; sinon une partie des investissements en infrastructure va mourir d’asphyxie ».