Dans l’immédiate (1) foulée dude 2020, le message était univoque : la découverte de vaccins à l’efficacité prometteuse, ainsi que les plans de relance budgétaire, en particulier aux Etats-Unis, allaient remettre brillamment sur pied la croissance économique mondiale. Hausse des taux d’intérêt et hausse des marchés d’actions, tirés par la surperformance des secteurs cycliques, reflétaient de concert cette anticipation.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le retour des Français en Bourse reste à confirmer
A partir du deuxiène trimestre 2021 (2) aux Etats-Unis, un mois plus tard en Europe, les choses se compliquaient un peu. Les économistes commençaient à envisager que cette embellie puisse s’atténuer rapidement. Les taux d’intérêt se remettaient alors à baisser en tendance.
En revanche, les marchés d’actions continuaient de caracoler en vertu du paradoxe qui les a si bien soutenus depuis 2009 : des nouvelles économiques décevantes garantiraient un soutien des banques centrales sans cesse reconduit.
Mais ce mois d’août apporte un message encore sensiblement différent.
Alors qu’après une brève inversion en début de mois, les taux d’intérêt semblent être globalement demeurés sur leur tendance baissière, cette fois les marchés d’actions se montrent beaucoup plus hésitants. C’est que cette nouvelle phase inaugure une nouvelle lecture des marchés.
Envie d’en savoir plus sur la bourse ?.
D’abord, la vision sceptique des marchés obligataires s’est trouvée confirmée par plusieurs statistiques économiques parues aux Etats-Unis ces dernières semaines : les consommateurs américains, en dépit de leurs montagnes d’épargne excédentaire, affichent une envie de dépenser décevante. Une interprétation plausible de ce phénomène est que les consommateurs constatent que les prix des biens de consommation ont sensiblement augmenté, sous l’effet des tensions dans les chaînes d’approvisionnement, au moment où ils commencent à subir les premières réductions des aides sociales mises en place au pic de la crise.
Par ailleurs, la propagation accélérée d’un nouveau variant plus virulent, qui met en question partout le calendrier initialement prévu de retour à la normale des activités de service, ne fait certainement rien pour remonter le moral des consommateurs. Donc révision en baisse presque unanime des perspectives de croissance pour les prochains mois..