Square

Brexodus

Quelle redistribution des cartes pour les places financières ?

Créé le

28.06.2016

-

Mis à jour le

30.06.2016

Qui sortira gagnant du « Brexodus », le probable départ du Royaume-Uni d’une partie des activités financières qui pourraient quitter la City et rejoindre le continent en prévision de la sortie du pays de l’Union européenne ? « Cela dépendra évidemment de si le Royaume-Uni reste ou pas dans le marché unique. S’il ne reste pas, beaucoup d’entreprises vont vouloir rééquilibrer leur présence », estime Nicolas Véron, cofondateur de Bruegel et chercheur au Peterson Institute.

Dublin, Frankfort, Amsterdam, Paris, Edinbourg ou des villes scandinaves… Plusieurs places financières du continent pourraient tirer parti de la situation. Dublin offre une fiscalité très favorable aux activités financières, Paris ou Amsterdam sont de grandes métropoles qui peuvent attirer pour leur qualité de vie… Les considérations politiques joueront aussi pour déterminer si chaque pays fait en sorte de proposer un cadre favorable à l’installation des activités financières. « Paris ne sera pas le plus grand gagnant du Brexodus, car actuellement ce n’est pas un endroit où les étrangers se sentent particulièrement chez eux. À moyen terme, la question est plus compliquée, car Paris est la plus grande ville d’Europe continentale », estime Nicolas Véron.

Le nouvel équilibre devrait apparaître très progressivement. « Je crois que l’on peut envisager à 5 ou 10 ans un monde plus multipolaire avec un rééquilibrage entre une ou peut-être deux places en zone euro et une place britannique qui jouera son rôle. Londres devrait avoir les moyens de rester une place financière importante », estimait le 24 juin Frédéric Oudéa, patron de Société Générale et président de la Fédération bancaire française (FBF).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº798
RB