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De Londres à Nairobi

Créé le

27.06.2016

-

Mis à jour le

30.06.2016

Alors que les perspectives européennes sont assombries par le Brexit et les incertitudes qu’il soulève, celles des pays émergents sont parfois bien plus positives ! Certains d'entre eux font en effet preuve d’une grande créativité pour assurer les transactions financières nécessaires à leur développement économique en palliant les difficultés locales : faibles revenus de nombreux foyers, absence d’infrastructures financières, exclusion bancaire… Séverine Leboucher est allée chercher pour son dossier des exemples emblématiques d’innovation financière aux quatre coins du globe : en Inde, où la trinité « JAM » combine l’ouverture d’un compte bancaire avec la délivrance de pièce d’identité biométrique et le téléphone mobile ; en Chine, où les géants de l’Internet marquent des avancées spectaculaires dans les services financiers grâce notamment à leur capacité à exploiter les données et à réaliser des analyses prédictives ; enfin et surtout en Afrique, notamment au Kenya, pays où est née la mobile money, avec le lancement de MPesa, porté par l’opérateur téléphonique Safaricom et qui a connu un succès fulgurant. Séverine Leboucher a rencontré à Nairobi, pour une interview exclusive, le P-DG d’Equity Bank, un des principales banques du pays et un des principaux rivaux de Safaricom, qui pour riposter vient de demander une licence d’opérateur téléphonique.

 

La politique monétaire européenne, très accommodante depuis 2015, est-elle toujours efficace pour assurer la stabilité monétaire et des marchés financiers, et pour encourager la croissance économique de long terme ? C’est la question à laquelle répond Jacques de Larosière (BNP Paribas, Banque de France, FMI) au travers d’une analyse qui sera délivrée en deux épisodes, publiés dans ce numéro de Revue Banque et dans celui daté de septembre. Il montre les limites de cette politique en matière de stabilité des prix mais aussi de croissance, qui reste structurellement faible dans les économies des pays dits avancés. Il explique aussi les dangers d’une politique monétaire trop accommodante pendant trop longtemps.

 

Qui croire, entre les banquiers, inquiets d’un nouvel épisode bâlois (Bâle IV), et les régulateurs, qui minimisent l’étape comme un achèvement de Bâle III ? Le Comité de Bâle travaille en effet à l’heure actuelle à revoir le mode de calcul des actifs pondérés du risque, dans toutes déclinaisons possibles de ce dernier : marché, crédit, opérationnel… Michel Bilger détaille les interrogations de la profession bancaire tant sur le fonds et les arbitrages techniques proposés, avec notamment la remise en cause des modèles internes, promus dans une version antérieure des recommandations bâloises, que sur la forme, à savoir la méthode de travail adoptée par le Comité de Bâle.

 

Le Haut Comité Juridique de la Place Financière de Paris (HCJP) a publié en mars dernier le résultat des réflexions menées sur le monopole bancaire sous la houlette de Jacques Delmas-Marsalet. Celui-ci en livre les principales conclusions portant sur six « évolutions possibles et souhaitables du monopole de crédit », qui a concentré l’essentiel des réflexions du groupe de travail. En effet, « la régulation du crédit professionnel n’est pas, à la différence du crédit à la consommation, imposée par les règles européennes, mais laissée à la diligence des États membres », la diversité des solutions adoptées créant des distorsions de concurrence qui peuvent être préjudiciables à la Place de Paris.

 

Hubert de Vauplane (Kramer Levin Naftalis & Frankel) poursuit son exploration des potentialités des blockchains. Les premières applications apparaissent en France, par exemple dans le crowdfunding pour l’échange des « mini-bonds », et surtout pour les opérations sur titres non cotés, utilisation prévue par un amendement gouvernemental à la loi Sapin II. L’adoption rapide de la blockchain pourrait permettre à Paris « de reconquérir une avance technologique et devenir la Place financière de référence en matière d’opération postmarché et de règlement-livraison », précise l’auteur.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº798