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Change et taux

Vers une remontée graduelle des taux longs ?

Créé le

15.02.2018

-

Mis à jour le

28.02.2018

En quelques semaines, les taux d’intérêt à dix ans du Trésor américain ont augmenté de plus de quarante points de base, passant de 2,4 % mi-décembre à 2,85 % début février. Rapide, ce mouvement est toutefois loin d’être « déraisonnable ».

Le niveau des taux d’intérêt à long terme est en effet d’abord le reflet des anticipations de taux courts à venir. Or, depuis de longs mois déjà, la Réserve fédérale ne cesse de répéter qu’elle va continuer de relever graduellement le niveau de son taux directeur. Convaincre les opérateurs qu’elle a toutes les chances de s’en tenir au plan annoncé n’a pas été simple : seule la publication d’une série d’indicateurs conjoncturels positifs y est parvenue.

Bien sûr, le niveau des taux longs ne dépend pas seulement de la politique monétaire à venir. Il est aussi fonction de l’évolution d’une « prime de terme ». La politique d’assouplissement quantitatif de la Fed avait contribué à l’« écraser » ; la réduction progressive de la taille de son bilan et le ralentissement par la BCE de ses achats de titres devraient maintenant contribuer à sa remontée.

Reste à savoir comment vont évoluer les anticipations d’inflation des opérateurs. Si elles demeurent bien ancrées, les taux à dix ans ont peu de raisons de dépasser beaucoup les 3 % au cours des prochains trimestres. Mais si, au fil des mois, les opérateurs constatent que l’économie s’approchant du plein-emploi, les pressions salariales deviennent plus manifestes, les convaincre que l’inflation va rester maîtrisée risque de devenir plus difficile. La crédibilité de la banque centrale jouera ici un rôle essentiel. La bonne nouvelle est que Marvin Goodfriend, dont la nomination à la Fed vient juste d’être confirmée par le Congrès, est un de ceux qui ont le plus étudié les épisodes passés de « paniques inflationnistes » !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº818
RB