Après une crise de liquidité qui a mis les banques en péril, celle de la dette souveraine qui a fragilisé les États, la crise économique va-t-elle peser sur les entreprises en 2012 ?
Certes, l’année 2011 a montré une quasi-stabilisation des défaillances d’entreprises, bien qu’à un niveau élevé, comme le souligne l’étude récemment publiée par Deloitte et Altarès sur ce sujet : 58 000 procédures de sauvegarde, redressements judiciaires ou liquidations ont été prononcés l’année dernière, soit une diminution de 1 % par rapport à 2010. Étiage avant la décrue ou calme avant la tempête ?
L’assureur crédit Euler Hermes anticipe quant à lui un « rebond des défaillances au niveau mondial » en 2012 : l
Face à ces évolutions, les banques devront-elles ajouter une inconnue à l’équation du financement des entreprises et continuer à les accompagner dans un environnement contraint non seulement par les nouvelles réglementations, Bâle III en tête, mais aussi par une montée des défaillances et du coût du risque ?
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas l’équipe de rédaction de Revue Banque qui a planché sur le dossier, mais Éric Séverin, enseignant-chercheur à l’IAE de l’Université de Lille et membre du laboratoire LEM, spécialiste de cette problématique, qui a réuni des experts de haut niveau, tant universitaires que professionnels. Ceux-ci livrent en exclusivité les résultats de leurs travaux, tant sur les propositions de solutions nouvelles comme les « trajectoires de défaillance » (pour détecter les difficultés en amont) ou la prepack-cession, que sur l’analyse des solutions existantes et leur efficacité.