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Résultats annuels

Les banques françaises pénalisées par des éléments exceptionnels et une hausse du coût du risque

Créé le

21.02.2013

-

Mis à jour le

26.02.2013

Les résultats 2012 publiés par les quatre grandes banques françaises ont été pénalisés par de nombreux éléments non opérationnels.

Les principaux éléments exceptionnels constatés au cours de l’année 2012 sont liés à des dépréciations de goodwill ou de participations financières au sein d’autres établissements et à la réévaluation de la dette propre.

Crédit Agricole SA est la plus pénalisée par ces éléments puisqu’elle enregistre une perte nette de -6,5 milliards d'euros en 2012 (contre -1,5 en 2011) et de -3,9 milliards d'euros au T4, dont -4,5 liés aux éléments non récurrents. Début février, le groupe avait annoncé l’ampleur des éléments non opérationnels, dont une importante partie est liée aux dépréciations de goodwill. Outre ces éléments, la cession d’Emporiki en Grèce coûtera 706 millions d'euros supplémentaires au T4. Même si BNPP a également enregistré une dépréciation de goodwill liée à sa filiale en Italie, BNL, et a aussi été pénalisée par la réévaluation de la dette propre, au final, sur l’année 2012, le gain sur la cession de la participation au sein de Klepierre aura permis de compenser la quasi-totalité des éléments négatifs. Avec un RN 2012 à 6,6 milliards d'euros, BNPP est d’ailleurs le seul groupe à afficher une hausse de son RN en 2012 (+8 %). La société Générale enregistre un RN à 774 millions d'euros (contre +2,4 milliards en 2011) et le Groupe BPCE enregistre un RN à 2,1 milliards d'euros (-20 % par rapport à 2011).

La tendance des revenus n’est pas très satisfaisante puisque les banques enregistrent un produit net bancaire en recul (-8 % pour BNPP, -10 % pour SG et -16 % pour CASA). Cette tendance est également constatée en banque de détail en France. BNPP justifie la baisse de son PNB par la baisse des revenus net d’intérêts, en conséquence d’un environnement de taux bas persistant et du ralentissement de la demande de crédits, surtout au T4. La SG enregistre quant à elle un PNB stable en France, grâce à une bonne tenue des marges nettes d’intérêts.

La baisse des coûts d’exploitation à la SG, à BNPP et au Crédit Agricole ne permet pas de compenser la baisse des revenus, ce qui se traduit par la détérioration du coefficient d’exploitation en 2012. Seule la BPCE enregistre des charges en hausse en 2012.

Hors impact lié à la dépréciation des titres grecs en 2011, le coût du risque est en hausse en 2012 et surtout au T4 2012, notamment en France, en conséquence de la crise économique européenne.

En France, les quatre groupes bancaires ont mis l’accent sur la collecte de dépôts (autour de +5 % pour BNPP et la SG), ce qui s’est traduit par une amélioration des ratios prêts sur créances puisque la croissance des prêts est faible (autour de 1,5 %). Ceci va dans le sens de l’amélioration de la structure de financement des groupes.

Enfin, la bonne nouvelle concerne l’amélioration des ratios de solvabilité Core Tier 1 des banques françaises, grâce à la baisse des actifs pondérés par le risque. BNPP ressort en tête du classement, avec un CT1 en normes « full » Bâle III à 9,9 %, tandis que ce ratio s’élève 9 % pour le groupe BPCE et 9,3 % pour le Groupe Crédit Agricole. Seule la Société Générale ne publie pas l’estimation de son ratio CT1 « full » Bâle III. Le groupe espère tout de même atteindre entre 9 % et 9,5 % à la fin de l’année 2013. Le groupe Crédit Agricole s’est fixé quant à lui un objectif de ce même ratio à 10 % à fin 2013.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº758
RB