« Alors que le produit net bancaire (PNB) de l’activité banque de détail en France croissait de 5 % au début des années 2000, puis de 3 % à partir de 2007, nous assistons à un atterrissage depuis 2 ans. Au premier semestre 2012, un nouveau cap a été franchi puisqu’il a reculé de 1,5 % », analyse Fabrice Asvazadourian, Senior Partner chez Roland Berger. Cette baisse est-elle une source d’inquiétude pour les groupes français qui, tous, misent sur leur pôle « banque de proximité » dans leur stratégie d’après-crise ?
La conjoncture est pour beaucoup dans ce chiffre, comme le rappelait début septembre le président du directoire de la Banque Postale, Philippe Wahl : « L’industrie de la banque de détail évolue comme le PIB en volume. Comme ce dernier a peu progressé en France, il en a été de même pour les réseaux de banque de détail. » Hors éléments exceptionnels, le PNB de la banque publique, en plein développement de son offre, a tout de même progressé de 1 %. Ce n’est pas le cas des autres groupes bancaires (voir Tableau). « Si la conjoncture est certes défavorable, les résultats du premier semestre témoignent d’une tendance structurelle », assure Fabrice Asvazadourian qui anticipe une croissance atone, proche de 0 – voire négative, au vu du niveau actuel de la courbe des taux – pour les années à venir.
Rééquilibrer le ratio crédits/dépôts
Cette chute du PNB s’explique en effet principalement par le rééquilibrage du ratio crédits/dépôts des banques françaises, trop élevé. Celles-ci ont été amenées à rémunérer davantage les dépôts bancaires, notamment des entreprises et de la clientèle patrimoniale, au détriment de l’épargne financière (assurance vie et Sicav), dont la commercialisation leur rapporte traditionnellement d’importantes commissions. « En 18 mois, les encours d’épargne bancaire ont progressé de 11 %, soit 130 milliards d’euros supplémentaires sur le bilan des banques, calcule le consultant. Cela permet au ratio crédits/dépôts de progresser de 6 points sur la période, à 113 %. » Conjuguée à une baisse des commissions liées aux moyens de paiements (décisions sur les interchanges notamment), cette stratégie a eu un effet dépressif sur le PNB.
Ce qui ne signifie pas que l’activité soit en berne en termes de volumes. Les encours de crédit et de dépôts continuent de progresser. « La