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ESS business

Créé le

24.02.2015

-

Mis à jour le

09.07.2015

Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble de structures organisées sous forme de coopératives, mutuelles, entreprises, associations, ou encore de fondations, dont la finalité est davantage centrée sur une mission d'utilité sociale (réinsertion, commerce équitable, agriculture biologique, logement social…) que la recherche d’un gain financier. Et pourtant ! Pour que ces structures se pérennisent et sortent d’un équilibre financier souvent trop fragile quand il est majoritairement assis sur des subventions et des dons, celles-ci sont de plus en plus conscientes qu’elles doivent atteindre une certaine rentabilité financière. Comme le montre le dossier piloté par Séverine Leboucher, cette donne leur ouvre la porte de nouveaux apporteurs de capitaux, au premier rang desquels les banques, et de nouveaux modes de financement : gammes de prêts ad hoc fondés sur des critères et une expertise adaptée, impact investing ou encore futurs social impact bonds. Reste que le rapprochement des deux mondes, entre ESS et économie financiarisée, se fait prudemment : « l’essentiel est que les partenaires travaillent sur un mode de co-construction et que le projet social reste au centre du partenariat. Il y faut sûrement du dialogue, de la vigilance, de l’estime réciproque », souligne Hugues Sibille (Crédit Coopératif).

Jean Bernard Caen (AFGAP, PRMIA) s’est intéressé aux « conséquences inattendues de la réglementation bancaire ». Il en a identifié deux principales : la première est la crainte de voir les banques perdre leur capacité à évaluer correctement leur risque, « face à une pression réglementaire qui favorise l’emploi de modèles de mesures de risque trop simplistes et qui conduit à pervertir les modèles internes historiques ». La suivante, qui fera l’objet d’un article publié dans le numéro d’avril de Revue Banque, portera sur « les conséquences de la croissance massive du capital des banques, qui fragilise l’économie » ; enfin, une troisième et dernière analyse (Revue Banque daté de mai) conclura cette mini-série en détaillant  « les solutions pour redonner aux banques leur rôle moteur dans l’économie ».

BBVA tente d’installer en France une forme de financement déjà bien ancrée en Espagne, le reverse factoring, qui consiste pour une grande entreprise à mobiliser sa propre banque pour escompter les factures de ses fournisseurs. Alvaro Barez et David Peyroux (BBVA) en soulignent les nombreux avantages, tant pour l’entreprise cliente que pour ses fournisseurs, mais aussi les obstacles qui gênent son déploiement, notamment son traitement comptable qui peut être considéré selon la forme du contrat comme une dette financière, et surtout la rigidité de la loi LME qui limite strictement les délais de paiement, alors que celle-ci est « à l’origine la transposition d’une directive européenne qui préserve notamment une possibilité de fixer des délais supplémentaires si les parties contractantes en sont d’accord et si cela ne crée pas un préjudice pour le fournisseur »…

Si les valeurs mutualistes semblent particulièrement adaptées à un environnement de crise économique, les institutions financières mutualistes ont néanmoins souffert ces dernières années. Pour restaurer leur santé financière, elles vont devoir se transformer en profondeur, en tenant compte des défis qui leur permettront d’affirmer leurs spécificités expliquent Olivier Pastré (Université Paris VIII)  et Krassimira Gecheva (Université Paris IX), notamment : l’enracinement local face à la nécessité d’un développement à l’international, la recherche de niches de clientèle à risque tarifable,  ou encore le refus de l’obsession du court terme. Pour y parvenir, les auteurs ont identifiés trois ressorts : la coopération, l’européanisation et la pédagogie de la communication. Un vaste programme !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº782
RB