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Étude

L’épargne solidaire sort de sa niche

Créé le

19.06.2014

-

Mis à jour le

30.06.2014

Selon une étude menée par Finansol [1] , entre 800 000 et 1 million d’épargnants français se sont laissés séduire par les arguments de la finance solidaire. « Le chemin de la démocratisation de cette forme d’épargne est ouvert », souligne Sophie des Mazery, directrice de l’association. Dans le paysage de l’épargne solidaire – qui comprend aussi l’investissement direct au capital d’entreprises solidaires et l’épargne salariale –, l’épargne bancaire représente seulement 10 % des souscriptions, mais 37 % de l’encours, du fait de l’ancienneté de certains produits et de la fidélité de leurs souscripteurs. Cette épargne bancaire est principalement canalisée par des OPCVM dits « 90-10 », car investis à 10 % maximum dans des entreprises solidaires et des livrets de partage, où tout ou partie des intérêts est versé à des associations.

L’épargnant-type est une femme de 52 ans, vivant en Rhône-Alpes et ayant mis de côté 11 500 euros. Un profil qui cache d’importantes disparités, allant des épargnants « militants » des années 1980 qui sont restés fidèles à leur support à une clientèle bien plus jeune, constituée d’enfants auxquels les parents ont ouvert un livret de partage. Finansol note par ailleurs une accélération de la collecte : 45 % des premiers versements sur ce type de produits d’épargne ont eu lieu depuis 2010. « La crise est passée par là, rendant les épargnants plus sensibles à l’utilisation qui est faite de leur argent », observe Sophie des Mazery qui souligne les efforts de communication récents des réseaux bancaires en faveur d’une finance tournée vers le local et l’économie réelle. Mais pour que l’épargne solidaire bancaire prenne véritablement racine, il faut s’attaquer au placement préféré des Français : l’assurance vie. Deux produits existent sur le marché, distribués par la mutuelle Carac et, plus récemment, par l’assureur Predica. Ils ne représentent que 5,1 % de l’encours d’épargne bancaire solidaire mais, pour Sophie des Mazery, « le sillon se creuse ». De grands réseaux de finance traditionnelle ont sollicité Finansol pour étudier la transformation de certains contrats d’assurance vie en produits solidaires. « Iront-ils jusqu’au bout ? Je ne sais pas, mais cet intérêt accru est déjà un élément notable », conclut la spécialiste.

1 « Les épargnants solidaires », mai 2014.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº774
Notes :
1 « Les épargnants solidaires », mai 2014.
RB