Les résultats sont
L’échec des banques dans la distribution de la gestion collective
On aurait tort de s’arrêter à ce constat. D’abord parce que cette industrie est jeune et créative et qu’elle a les moyens de surmonter cette crise financière et morale. Et parce que les changements sont déjà à l’œuvre. Les dix dernières années ont été terribles pour une certaine forme de gestion active, chère, impersonnelle, se caractérisant par des performances proches des indices voire inférieures. Ces fonds largement distribués dans les réseaux bancaires n’ont pas répondu aux attentes des investisseurs particuliers. Rappelons-nous le début des années 2000 où les SICAV distribuées par les réseaux étaient gavés de valeurs technologiques, ne respectant pas le profil de risque des clients et confondant diversification des classes d’actifs en euro avec diversification en montant de risque. Après le krach, les banquiers ont tenté de conserver leurs encours en proposant toutes sortes de produits garantis. Or ces produits fortement chargés en termes de frais de gestion ont délivré des performances faibles au regard des marchés qui offraient des rendements importants jusqu'en 2007.
Encore un record de collecte pour les ETF en 2012
Durant cette période, la gestion passive s’est totalement transformée avec le développement exponentiel des ETF. Elle a commencé par s’émanciper des sociétés de gestion existantes. Ainsi tous les groupes bancaires ou de gestion ont développé une filiale spécialisée : Lyxor (Société Générale), IShares (BlackRock), EasyETF (BNP Paribas), db X-trackers (Deutsche Bank), PowerShares ETF (Invesco), OSSIAM (Natixis Global AM), Amundi ETF (Amundi). De plus, cette industrie a montré un dynamisme important en proposant de nouvelles solutions à des investisseurs institutionnels désemparés. Avec un marketing bien adapté à la crise, les parts de marché ont doublé en 6 ans avec
Les spécialistes gagnent des parts de marché
Si les ETF prennent des parts de marché sur la gestion active, celle-ci n’en demeure pas moins majoritaire encore aujourd’hui. Mais elle est aussi en pleine évolution avec l’émergence des « alpha performers », sociétés spécialisées sur une classe d’actifs ou sur une technique de gestion avec un très fort niveau de technicité. Leur part de marché en France a progressé de 8 points en 5 ans, passant de 12,3 % à 20,3 %. Durant cette période, le poids des banques a reculé de 75,7 % à
Avec près de 110 milliards d’euros d’encours, le top 10 de ces sociétés indépendantes a progressé de 75 % sur les 5 dernières années. Quatre d’entre elles se distinguent par un doublement de leurs actifs sous gestion (Financière de l’Échiquier, Lazard Frères gestion, Comgest) et un quadruplement pour Carmignac Gestion. Bénéficiaires de la crise, ces sociétés trustent les souscriptions en 2012 et poursuivent leur développement à l’international.