La Réserve fédérale a, comme prévu, laissé se terminer son troisième programme d'achat d'obligations fin octobre sans qu'on observe aucun remous sur les marchés financiers. En ira-t-il de même lorsqu'elle commencera à remonter ses taux ? On peut le penser. Bien sûr, choisir le bon moment sera délicat :
- si la Fed attend trop, elle prend le risque de voir naître une « panique inflationniste » qui lui ferait perdre le contrôle des anticipations de marché ;
- si, au contraire, elle remonte prématurément ses taux, elle risque de freiner trop la demande et d'empêcher le taux de chômage de revenir à un niveau approprié.
Pendant encore de longs mois, certains n'en continueront pas moins de critiquer la politique de taux zéro et d'annoncer l'imminence d'un krach obligataire, comme d'autres – parfois les mêmes ! – prédisaient hier qu'une politique non conventionnelle mènerait inéluctablement à l'hyperinflation et à l'effondrement du dollar. Plutôt que de continuer à jouer les Cassandre, ne serait-il pas temps de reconnaître, plus de 5 ans après la fin du premier assouplissement quantitatif de la Fed, qu'aucun des « cataclysmes monétaires » annoncés ne s'est produit ?