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Economie

Déséquilibres de change au sein de la zone euro

Créé le

14.06.2012

-

Mis à jour le

25.06.2012

La création d’une union monétaire a ses avantages et ses inconvénients : d’un côté, elle permet des transactions financières moins coûteuses, ce dont les pays membres de la zone euro ont largement bénéficié, mais de l’autre, la perte d’autonomie monétaire, en empêchant l’ajustement des parités de taux de change nominaux, peut générer des déséquilibres macroéconomiques. Les débuts de l’union monétaire européenne ont été très favorables aux pays périphériques. Ils ont pu profiter d’une baisse de leurs taux d’intérêts liée à la spectaculaire diminution de leur prime de risque, ce qui, en retour, a stimulé la demande domestique, mais également contribué à un regain d’inflation. Les déséquilibres de change ont commencé à cette période, mais inquiétaient à l’époque fort peu. Alloués efficacement, les flux de capitaux devaient permettre une augmentation de l’investissement, des capacités de production et de la productivité des pays, accélérant ainsi le processus de convergence. A posteriori, ces flux ont surtout permis de financer la consommation privée, l’investissement immobilier au Portugal, en Espagne et en Irlande, ou des déficits publics, comme en Grèce.

Ainsi, les déséquilibres des taux de change réels entre membres de la zone euro n’ont fait que croître depuis 2000. Aujourd’hui, l’euro est légèrement sous-évalué dans les pays « core » (Allemagne, France...) mais fortement surévalué pour les pays périphériques (Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne). Ces derniers ont expérimenté une appréciation de leur taux de change réel, sans amélioration de leurs fondamentaux (productivité du travail, position extérieure, etc.), du fait d’une inflation plus forte et des déséquilibres de leur position externe. Ceci a contribué en retour à une baisse de leur compétitivité et à des déficits extérieurs accrus. Aujourd’hui, de nouveaux mécanismes doivent être envisagés pour permettre une dévaluation relative par d’autres biais que l’ajustement des taux de change. Des tentatives ont été expérimentées via la politique fiscale. Cela constitue un réel challenge de politique économique et une difficulté supplémentaire à la résolution de la crise européenne.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº750