Avec la mise en place de Bâle III et la conduite de tests de résistance par la Fed et la BCE, les banques font face à de nombreuses exigences de hausse de leur ratio de capital pondéré.
En théorie, les banques peuvent ajuster leur ratio de capital de trois manières (voir formule à gauche) :
- elles peuvent augmenter leur capital au moyen de nouvelles émissions de titres (actions ou titre hybrides) ou en mettant en réserve une part plus importante de leurs bénéfices ;
- elles peuvent diminuer leurs encours d'actifs (titres financiers ou prêts) ;
- enfin, elles peuvent également réallouer leur portefeuille en faveur d'actifs moins risqués, voire moins consommateurs de capital (par ex., dettes souveraines).
Dans la pratique, en Europe, une
Aux États-Unis, en revanche, les hausses du ratio de capital ont été réalisées presque exclusivement par une augmentation des fonds propres. La Fed avait en effet exigé que les besoins en recapitalisation passent uniquement par ce canal, ce que n’avait pas précisé l’ABE ou la BCE lors des précédents tests de résistance. En effet, les banques américaines qui ont échoué aux tests de résistance, y compris aux derniers – dont les résultats de la phase qualitative ont été communiqués le 11 mars 2015 –, se sont vues refuser toute distribution de dividendes ou rachat d’actions.
L’amélioration du ratio de capital pondéré par les banques européennes ces dernières années n’est donc pas une garantie d’une plus grande solidité : elles ont profité en partie de la marge de manœuvre qui leur est laissée concernant l’évaluation de leur risque et elles ont largement acheté de la dette publique européenne, qui n’est pas sans risque.
Il est désormais de la responsabilité de la BCE de veiller à renforcer le secteur bancaire européen dans le double objectif de favoriser la stabilité financière et le financement de l’économie réelle. La BCE, qui ne dispose pas du même pouvoir coercitif que la Fed, a récemment recommandé aux banques qui ne respectent pas les contraintes réglementaires à l’horizon 2019, de limiter la distribution de dividendes et bonus, voire de s’en abstenir pour celles échouant aux tests.