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Ventes à découvert sur les valeurs financières : un air de déjà-vu ?

Créé le

19.08.2011

-

Mis à jour le

29.08.2011

La panique qui s’est emparée des marchés la semaine du 8 août relance le débat sur la régulation des ventes à découvert. Cinq pays (France, Belgique, Italie, Espagne et Grèce) les ont provisoirement interdites sur les valeurs financières, pour couper court aux mouvements spéculatifs alimentés par des rumeurs de marché. Cette mesure avait été déjà mise en œuvre par un grand nombre d’États entre 2008 et 2010, et des projets d’encadrement de l’activité avaient émergé en ordre dispersé, les Allemands tenant la ligne dure de l’interdiction des ventes à découvert à nu, tandis que la France suivait une voie moyenne d’amélioration de la transparence.

L’ESMA, le nouveau régulateur européen des marchés, assure que la démarche de cet été est coordonnée, tout en regrettant qu’il n’ait pas de cadre commun au sein de l’Union. Un règlement européen sur le sujet est bien en préparation depuis septembre 2010, mais il n’a pas encore été voté, le Royaume-Uni (entre autres) émettant des réserves. Une interdiction des ventes à découvert, comme celle décidée par l’AMF, « assèche la liquidité et exacerbe la volatilité », assurent ainsi les chercheurs de l’Edhec-Risk Institute, dénonçant « un écran de fumée politique ». Elle serait même inopérante, selon des opérateurs de marché, d’autres instruments financiers permettant de jouer à la baisse ces valeurs que les régulateurs souhaitent « protéger ». La Commission compte sur un accord en septembre. Une date volontariste que l’actualité brûlante pourrait contrecarrer.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº739