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Brexit

Le Royaume-Uni restera-t-il dans le marché unique ?

Créé le

28.06.2016

-

Mis à jour le

30.06.2016

Beaucoup plus de questions que de réponses après le référendum britannique du 23 juin et le vote historique en faveur d’une sortie du pays de l’Union européenne (UE). L’une d’elles tient au statut du pays dans ses futurs accords avec les États membres de l’UE, s’il quitte effectivement l’Union. « On n’est pas encore sûr que le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne. Différentes voix se sont élevées au lendemain du vote pour remettre en cause le verdict des urnes. Mais le scénario de référence reste celui d’une sortie de l’Union européenne », analysait Nicolas Véron, cofondateur du think tank Bruegel et chercheur au Peterson Institute à Washington, lundi 27 juin. « La véritable question qui se pose est celle d’une sortie du marché unique. C’est au futur gouvernement et au parlement britannique d’en débattre. La question de savoir ce que veulent les Britanniques ne sera clarifiée qu’avec le nouveau gouvernement », précise-t-il.

C’est l’issue des négociations sur le sujet au sein de l’Union qui décidera du futur statut du Royaume-Uni. Il pourrait s’apparenter à celui de pays comme la Norvège, l’Islande ou le Lichtenstein, membres de l’Association économique de libre-échange (AELE) et de l’Espace économique européen (EEE) qui ont accès au marché intérieur sans participer aux décisions prises dans le cadre de l’Union dont ils ne sont pas membres. « Le Royaume-Uni ne sera pas dans le marché unique s’il ne le souhaite pas. S’il souhaite en faire partie, l’option lui sera ouverte. Avant d’invoquer l’ article 50 [1] , il faut que les Britanniques sachent quel type d’accord ils veulent », précise Nicolas Véron.

L’Union européenne devra également adopter une position quant au futur mode de relations qu’elle voudra avoir avec le Royaume-Uni. « L’UE cherchera autant que possible à défendre le statu quo en minimisant la perturbation, en faisant en sorte que l’arrangement proposé rentre le plus possible dans le cadre actuel », estime Nicolas Véron. D’autres voix pensent au contraire que, pour des raisons politiques, l’Union pourrait vouloir durcir sa position par rapport au Royaume-Uni pour signifier qu’une sortie n’est pas indolore et dissuader d’autres velléités de divorce.

« Un scénario selon lequel le Royaume-Uni reste dans le marché unique est crédible, car sinon le prix à payer serait économiquement important », conclut en tout cas Nicolas Véron.

1 Article 50 du Traité sur l’Union européenne qui prévoit un mécanisme de retrait volontaire et unilatéral d’un pays de l’UE.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº798
Notes :
1 Article 50 du Traité sur l’Union européenne qui prévoit un mécanisme de retrait volontaire et unilatéral d’un pays de l’UE.