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Régimes additionnels de retraite : vers Solvabilité 1 ?

Créé le

22.02.2016

-

Mis à jour le

26.02.2016

Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, lorgne sur l’épargne retraite des Français pour financer l’économie. Pour y parvenir, il veut s’attaquer aux « rigidités liées à la régulation », a-t-il prévenu le 17 février devant un parterre d’institutions de prévoyance. En ligne de mire, les régimes additionnels de retraite soumis à Solvabilité 2 (réglementation prudentielle réputée plus contraignante que Solvabilité 1) : « nous allons, par voie législative – ce qui est possible – ramener la régulation de ces sommes, environ 130 milliards d’euros, vers Solvabilité 1 », a-t-il annoncé, indiquant la proposition d’une loi fin mars en conseil des ministres. Soucieux du développement des start-up, PME et ETI, le ministre souhaite générer une capacité « à mobiliser plus souplement un mix capital/dette adapté à leur parcours de croissance ».

En attendant que le Ministre précise ses intentions, le président de l’Af2i, Jean Eyraud, rappelle que « la fonction d’un régime de retraite est, avant tout, de délivrer des prestations. Pour y parvenir dans de bonnes conditions, il lui faut d’abord, en plus des cotisations, des actifs de long terme dégageant des revenus réguliers et, accessoirement, des plus-values ; d’où le recours privilégié aux emprunts d’État, aux obligations d’entreprises et à l’immobilier et la place plus réduite réservée aux actions. Depuis que les taux d’intérêt à long terme sont devenus anormalement bas, l’obligataire n’offre plus la marge de sécurité nécessaire pour consacrer une part importante des investissements aux actifs dits risqués. Ainsi, les investissements en fonds propres dans des entreprises jeunes et/ou non cotées ne peuvent représenter qu’une part réduite de l’actif des régimes additionnels de retraite. Idem pour les obligations des PME/ ETI, dont la maturité actuelle proche de 5 ans ne correspond pas à l’horizon de placement (très long) des régimes de retraite ». Tenant compte de ce contexte, l’Af2i milite tout de même en faveur des stratégies d’investissement régulier dans le capital investissement, dans la dette d’entreprise sous forme de fonds ou de placement privé et pour une place plus importante accordée aux marchés des actions, en particulier les mid et small caps, très diversifiantes et performantes sur le long terme. S. L. et S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº794