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Sortie de crise

Quel accueil pour la Grèce sur les marchés ?

Créé le

24.08.2018

-

Mis à jour le

11.10.2018

Les voyants semblent au vert pour les investisseurs. Mais les banques grecques risquent de se voir imposer des taux d'intérêt parmi les plus élevés de la zone euro.

Le 20 août dernier, après huit ans d'austérité et trois plans d'aide successifs, la Grèce est sortie de la tutelle que lui avaient imposée ses créanciers, l'Union européenne, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE). De nouveau autorisée à se financer sur les marchés, Athènes retrouvera-t-elle son activité d'emprunteur ? « La Grèce a encore un long chemin à faire » a mis en garde le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, inquiet d'un possible « abandon » de la Grèce par les marchés si celle-ci n'allait pas au bout de ses réformes.

Les voyants semblent au vert pour les investisseurs. Le taux grec à 10 ans est passé sous 5 % cette année, au lieu de 37 % en 2012. Le Mécanisme européen de stabilité (MES) a constitué une réserve de précaution de 24 milliards d’euros. Enfin, la Grèce reste sous « surveillance renforcée » jusqu'au remboursement total de la dette. « Mais désormais, les Grecs se verront sûrement imposer des taux d'intérêt parmi les plus élevés de la zone euro », nuance Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. Depuis le 21 août, les banques grecques ne peuvent plus apporter en garantie auprès de la BCE des titres de l'État grec lors de leurs opérations de refinancement. Elles bénéficient en revanche des crédits de la BCE à condition de constituer d'autres garanties suffisantes. Malgré ces mesures destinées à les rassurer, « les investisseurs pourraient rester prudents », estime Jean-Louis Mourier. « La situation monétaire incite les grandes banques centrales à se montrer moins accommodantes avec la Grèce qu'avec les autres émetteurs. » Hors de Grèce, les banques privées européennes ne devraient pas constater de changement majeur. « Les investisseurs n'ont plus, désormais, de dette publique grecque dans leur portefeuille », rappelle l'économiste. G. D.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº823