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Politique monétaire en musique

Quand les Daft Punk chantent à l’oreille de la BCE

Créé le

04.03.2021

S’exprimant sur la façon dont la politique monétaire peut aider à sortir de la crise liée à la pandémie, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, s’est référé le 2 mars 2021 à l’un des tubes du duo star de la musique électronique, les Daft Punk – qui venaient d’annoncer leur séparation –, afin de décrire l’approche qu’il préconise pour soutenir l’économie européenne : « Harder, better, faster, stronger ». Il a ensuite détaillé sa pensée : « Plus dur (harder) nous travaillerons à réduire les écarts de production et d’inflation, meilleure (better) sera la perspective économique pour la zone euro. Et plus vite (faster) nous parviendrons à ce point, plus fort (stronger) sera notre potentiel de croissance. » Sans doute est-ce là le message caché du fameux morceau de musique dont les paroles sont difficilement compréhensibles, les voix étant modifiées par un vocodeur. Seul un banquier central pouvait en décrypter le sens !

D’autres productions des Daft Punk auraient-elles un sens monétaire caché ? Le morceau « One more time » annonce peut-être que la BCE va se lancer dans un nouveau round d’achats d’actifs pour empêcher les taux obligataires de monter dans les marchés. Selon Fabio Panetta, la BCE ne doit pas hésiter à « augmenter le volume des achats et à dépenser la totalité de l’enveloppe du PEPP ou davantage si besoin. De cette façon, [elle pourra] prévenir un resserrement des conditions de financement ».

Avec un peu de chance (« Get lucky » diraient les Daft Punk), la zone euro va surmonter la crise. Alors, Christine Lagarde pourra se perdre dans la danse (cf. le tube planétaire du duo « Lose yourself to dance »). S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº855