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UMC

Le projet du commissaire Hill ne fait pas l’unanimité

Créé le

15.10.2015

-

Mis à jour le

29.10.2015

Tentaculaire, le plan d’action de l’UMC est pourtant jugé insuffisant par plusieurs observateurs. Ainsi, Nicolas Véron (économiste Senior chez Bruegel) le juge décevant : « des obstacles majeurs à l’intégration des marchés de capitaux demeurent intacts ». Même constat de la part de Michel Aglietta, conseiller scientifique du CEPII, qui rappelle que l’UMC vise à faciliter le financement des entreprises par le marché et estime qu’il est urgent, en Europe, de déconnecter le coût de financement des entreprises du risque lié au pays où elles se trouvent ; « pour cela, la BCE doit créer un registre central du crédit consultable par tous les investisseurs européens qui pourront ainsi trouver des informations sur le risque de crédit de toutes les entreprises européennes. Cette idée n’est pas nouvelle et le plan d’action pour l’UMC ne prend pas la mesure de l’importance de ce paramètre dans le financement des entreprises. »

Au Parlement européen, le groupe des Verts craint que l'UMC ne constitue un écran de fumée camouflant un vaste projet de dérégulation : leur porte-parole, Molly Scott Cato, estime que « les propositions de réduction des exigences en capital appliquées aux investissements en infrastructures et en titrisation réalisés par les banques et les compagnies d’assurance font fausse route ».

Le Commissaire Hill a toutefois de nombreux défenseurs, comme Philippe Gudin, économiste chez Barclays, qui juge pertinentes les mesures annoncées en faveur de la titrisation et des investissements sur les infrastructures : « Si les banques prennent moins de risques, d’autres acteurs doivent les prendre. Les risques doivent être mieux répartis et mieux contrôlés mais ils doivent être pris. Les assureurs par exemple, sont prêts à investir en titrisation de qualité et en infrastructures si, comme l’UMC le prévoit, les contraintes prudentielles appliquées à la détention de ces actifs sont allégées. » Ainsi les avis divergent sur la façon de le conduire le chantier de l’UMC, voué à s’étaler sur plusieurs années. S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº789