Près de dix ans après son déclenchement, la crise des subprime continue de plomber les banques. C’est au tour de Deutsche Bank d’en faire l’expérience avec les 14 milliards de dollars réclamés par le Département de la Justice américain (DoJ) dans le cadre d’une transaction pour solder au civil sa responsabilité dans l’émission et la souscription de RMBS entre 2005 et 2007. « Les négociations ne font que commencer », rappelle la banque allemande qui réfute l’ordre de grandeur de cette sanction. Fin juin, elle disposait de 5,5 milliards d’euros de réserves dédiées aux litiges judiciaires. Les stress-tests présentés cet été par l’EBA avaient, quant à eux, montré que les risques opérationnels, y compris les sanctions, coûteraient 220 points de base au ratio de solvabilité de Deutsche Bank dans l’hypothèse d’un scénario noir, tout en restant au-dessus du minimum exigible. La pression est pourtant bien là pour Deutsche Bank qui doit aussi faire face à d’importants coûts de restructuration. L’ampleur du montant de départ de ces nouvelles négociations avec le DoJ questionne ainsi la capacité d’absorption du choc par la banque, considérée comme l’une des plus systémiques au