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Affaire JP Morgan : un pavé dans la mare réglementaire

Créé le

24.05.2012

-

Mis à jour le

30.05.2012

L’accident de trading qui devrait coûter plus de 2 milliards de dollars à la banque américaine JP Morgan Chase – voire beaucoup plus si l’on écoute les rumeurs de marché – est le coup de théâtre à quelques minutes de la fin du film. En effet, la règle Volcker, qui prévoit d’interdire le trading pour compte aux banques qui collectent des dépôts, doit entrer en vigueur le 21 juillet prochain. Depuis deux ans, les lobbyistes bancaires – dont Jamie Dimon, patron star de JP Morgan dont l’éclat s’est sensiblement terni depuis l’affaire – œuvrent pour réduire l’impact des mesures d’application de la règle sur leur business model. Ont ainsi été exclues les opérations de couverture lorsqu’elles sont « en connexion et en relation avec des positions, contrats et autres détentions, individuelles ou agrégées de la banque » selon le texte proposé. Le niveau de granularité de cette « agrégation » des positions est au cœur des débats : plus elle est large, moins les banques auront à être précises sur leur couverture et des opportunités de prises de positions « spéculatives » pourraient apparaître. Régulateurs et observateurs peinent d’ailleurs aujourd’hui à déterminer si les positions énormes détenues par JP Morgan sur les CDS au titre de leur couverture ont enfreint la règle Volcker. Pour éclaircir l’affaire, des enquêtes ont été ouvertes par la plupart des régulateurs américains, ainsi que par le FBI. Nul doute que ce point sera au centre des considérations.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº749