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Cloud Computing

L’incendie chez OVH évapore une partie du cloud français

Créé le

19.03.2021

Dans la nuit du 10 au 11 mars dernier, un incendie se déclare dans des bâtiments strasbourgeois appartenant à OVH. Dans un tweet très tôt le matin, Octave Klaba fondateur et président du conseil d'administration, précisait à propos des quatre unités que compte l’établissement : « Tout le monde est sain et sauf. Le feu a détruit SBG2. Une partie de SBG1 est détruite. Les pompiers protègent actuellement SBG3. Pas d’impact sur SBG4. Tous nos clients sur ce centre de données sont susceptibles d’être impactés.» De fait, dans la journée et la semaine qui ont suivi, de nombreuses entreprises ont été impactées dans leurs activités : site inaccessible pour les clients, serveur de messagerie ou de partage de fichier en rade, application Web inopérante ou base de données client envolée… Du particulier et de la PME à la grande administration ou à l’OIV (opérateur d’importance vitale, dont certaines banques), tous ont été touchés. Et comme au final, les quatre datacenters ont dû être mis à l’arrêt et deux (SGB2 et SGB1) ont été tout ou partiellement détruits, certaines données stockées chez l’hébergeur sont définitivement parties en fumée. Se pose alors pour ces sociétés clientes de l’hébergeur, la question de la sauvegarde de leurs données, et de la reprise d’activité. D’autant que celui-ci a été victime le 19 mars d’un autre incendie. Il s'est déclaré au sein d'un conteneur hors tension de SBG1 qui était alors en cours de redémarrage, faisant office de local de stockage de batteries. 300 batteries de 25 kg ont été impactées. Dans la foulée, OVHCloud a annoncé que tous les serveurs SBG 1 seraient finalement déplacés sur d'autres datacenters situés sur le site de Strasbourg ou sur ses campus de Gravelines et Roubaix.

En effet, même si faire appel à un hébergeur est une solution pratique, OVH ne peut être responsable à 100 % de votre sécurité informatique. Ou il faut être prêt à payer le prix pour avoir une redondance des informations et des éléments, sur un site distant, pour éviter qu’un problème affectant un site particulier (ici Strasbourg) ne bloque votre activité. Pour mémoire, OVH a une trentaine de datacenters partout dans le monde et même en France, tous ne sont pas à Strasbourg. En outre rien n’empêche, et cela serait même préférable, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de faire appel à deux hébergeurs différents pour être sûr d’avoir une meilleure protection de ses données. En effet, une semaine après l’incendie, OVH commençait seulement à redémarrer les datacenters endommagés. Et Octave Klaba annonçait sur Twitter dans une nouvelle vidéo : « Les clients bénéficieront de trois mois gratuits dans le cas d’une coupure de service et de six mois gratuits en cas de perte de données. » Il entend tirer tous les enseignements du sinistre concernant la gestion des sauvegardes par son entreprise qui s’est révélée défaillante. En revanche, la communication de crise est, quant à elle limpide, avec deux sites mis à la disposition des clients pour suivre en temps réel la remise en route des services : http://status.ovh.com/vms/sbg/ pour le statut des datacentres de Strasbourg et https://www.ovh.com/fr/news/presse/cpl1785.dernieres-informations-notre-site-strasbourg pour l’information en continu sur la situation (contrairement à l’intitulé, cette page s’adresse à tout le monde).

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº855