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Organisation

La gestion de la liquidité se centralise lentement

Créé le

16.05.2013

-

Mis à jour le

05.06.2013

Échaudées par la crise, les banques ont pris à bras-le-corps la question de la gestion de leur liquidité. Alors qu’hier, à l’heure de la liquidité abondante et quasi gratuite, les établissements européens se satisfaisaient d’une gestion non optimisée, souvent éclatée entre les métiers et les pays, ils sont aujourd’hui 56 % à avoir mis en œuvre un dispositif centralisé, révèle une enquête de Deloitte. « Après avoir mis en place des systèmes de consolidation comptable, puis prudentielle, les banques s’attellent à faire de même sur le sujet de la liquidité, tout en restant capables d’assurer un suivi par entité », relève Marc Van Caeneghem, associé chez Deloitte. Il s’agit en particulier d’être à même de calculer aussi fréquemment que possible les ratios de liquidité (LCR et NSFR), ainsi que de produire les monitoring tools introduits par Bâle III. Mais il reste du chemin : selon l’étude, seules 7 % des banques sont pour l’instant capables de suivre leur LCR à un rythme hebdomadaire. En outre, si ces ratios réglementaires permettent d’avoir une première estimation de la situation de liquidité d’une banque, ils ne suffisent pas à gérer le risque de manière opérationnelle. Une approche avancée doit être pensée en interne : 60 % déclarent ainsi y avoir recours pour les risques de transformation et de liquidité des actifs. Pour les établissements complexes et de grande taille, refondre les dispositifs de gestion de la liquidité peut nécessiter de lourds travaux et requiert beaucoup de coordination, car ils ont un impact sur d’autres dimensions stratégiques comme la solvabilité ou la gestion du risque de taux. « Le risque de liquidité est un sujet qui remonte de plus en plus haut dans la hiérarchie des établissements, mais c’est encore insuffisant », note le consultant. Ainsi, seules 46 % des banques impliquent leur Conseil d’administration ou un comité qui lui est lié, 22 % se référant au comité ALM et 14 % au directeur des risques.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº761