Le paiement mobile, combien de divisions ? Alors qu’on nous promet depuis 2 ans une vraie émergence du paiement
Confusion entre paiement mobile et commerce mobile
Alors, pourquoi un tel engouement ? Parce qu’il y a encore dans les esprits une confusion, volontaire ou non, entre le paiement mobile (m-Payment) et le commerce mobile (m-Commerce). Ainsi, lorsque Paypal parle de 4 milliards de dollars de transactions générées sur mobile sur leurs 100 milliards annuels, ou lorsque Jean-Claude Deturche, vice-président Mobile Financial Services chez Gemalto, annonce un chiffre d’affaires mondial pour le paiement mobile de 110 milliards de dollars, parlent-ils de paiements ou d’achats faits avec son téléphone ? D’autant que Jean-Claude Deturche le reconnaît lui-même : « 70 % des paiements mobiles sont des achats en ligne. » Si le mobinaute utilise son smartphone dans une grande surface spécialisée pour comparer les prix de l’imprimante qui l’intéresse, et qu'il l’achète finalement chez Amazon où il a un compte, le téléphone est-il un moyen de paiement ? Non, le moyen de paiement en question est la carte bancaire dont Amazon a mémorisé au préalable les coordonnées et qui peut donc être utilisée par le biais n’importe quel appareil connecté à Internet, y compris une télévision !
Imprécision des chiffres
Si l’on part du principe que le téléphone doit réellement faire partie du processus de paiement d’une manière ou d’une autre, sans servir simplement d’accès à Internet, à l’heure actuelle en France, il n’y a encore que trois façons de payer avec son téléphone mobile (voir Tableau) :
- en paiement de proximité avec du sans contact ;
- via un service/application où le numéro de téléphone sert d’identifiant et où l’on peut transférer de l’argent à ses contacts grâce à leur numéro de téléphone ;
- en passant par les boutiques d’applications des constructeurs.
P2P, QR-Code, Stickers NFC : le paiement mobile du Net s’implante dans la vraie vie
Côté applications, les promoteurs de Buyster comme de Kwixo se veulent optimistes. Ainsi, Christophe Nepveux, directeur général de Kwixo, se réjouit d’avoir déjà 175 000 inscrits près de 7 mois après le lancement et plus de 720 commerçants en ligne acceptant son système comme moyen de paiement. Il constate que près de la moitié des clients en ligne ont téléchargé une version de l’application mobile (sous iOS ou Android pour l’instant). S’il reconnaît que, jusqu’à présent, les deux tiers des utilisations servent à payer en ligne, un tiers d’entre elles concernent le transfert d’argent. « Ce n’est pas très étonnant, car le transfert d’argent d’un particulier à l’autre est plus récent que l’achat sur Internet » reconnaît-il. Toujours est-il que pour donner un petit coup de pouce à cet usage, largement mis en avant à travers ses publicités télévisées, Kwixo a decidé depuis mi-décembre de rendre gratuits ces transferts, qui étaient jusqu’ici facturés 0,49 euro par transaction. Le transfert P2P n’est en revanche pas encore au programme de Buyster, qui s’intéresse plutôt à la méthode de paiement par affichage d’un QR Code sur l’écran. Cette technique,