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Des femmes dans les comités exécutifs : une nouvelle opportunité ?

Créé le

20.07.2010

-

Mis à jour le

28.07.2010

Par ricochet, le texte législatif imposant 40 % de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées pourrait accélérer la nomination de femmes dans les comités exécutifs. Cette mixité, génératrice de création de valeur pour l’entreprise, semble porteuse de progrès dans bien des domaines.

Un texte législatif imposant à terme 40 % de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 20 janvier dernier. Ce pourrait être une formidable occasion d’accélérer la nomination de femmes dans les comités exécutifs. En effet, les femmes déjà administratrices ne pourront pas ajouter à tour de bras de nouveaux mandats à leurs emplois du temps déjà très chargés.

 

Même si ce n’est pas le seul, un des viviers naturels dans lequel vont être amenés à puiser ces grands groupes va être représenté par ces femmes qui, grâce à leur talent, accéderont ou ont déjà accédé à ces fonctions exécutives. Le secteur bancaire ne fera pas exception.

Indépendamment de cette proposition de loi relative aux conseils d’administration, la faible représentativité des femmes dans les comités exécutifs de groupes bancaires français a néanmoins eu tendance à évoluer au cours des derniers mois. On peut ainsi noter que trois femmes font désormais partie du comité exécutif de la Société Générale : Anne-Marion Bouchacourt, Caroline Guillaumin et Françoise Mercadal-Delasalles. Natixis compte également quatre femmes dans son comité : Aline Bec, Ewa Brandt, Élisabeth de Gaulle, Isabelle Salaün, même si le directoire du groupe BPCE n’en comprend pas. Alexandra Rocca, directrice de la communication fait partie du comité exécutif de Crédit Agricole SA. À ce jour, seul le comité exécutif de BNP Paribas demeure exclusivement masculin, même si, par ailleurs, plus d’un quart de son conseil d’administration est constitué de femmes, ce qui en fait l’un des conseils les plus féminisés du CAC 40.

 

Aux esprits chagrins (parfois masculins) faisant remarquer que cette présence féminine se retrouve presque toujours concentrée dans la fonction RH, communication ou encore juridique, il est important de souligner que celles-ci sont, tout comme d’autres, totalement stratégiques pour l’entreprise. Il serait néanmoins intéressant de pouvoir également retrouver au sein des comex des postes opérationnels détenus par des femmes, rejoignant ainsi les nombreux travaux et études publiées quant à l’importance de la mixité dans la compréhension des enjeux clients, et génératrice de création de valeur pour l’entreprise.

 

L’ouverture des comités exécutifs aux profils féminins permettrait aussi de sortir définitivement des sentiers battus visant pour tout groupe à se retrancher derrière l’existence de nombreux programmes spécifiques d’accompagnement et de promotion des femmes à des postes d’encadrement, au demeurant souvent efficaces durant les premières années professionnelles, mais butant assez rapidement sur le non moins célèbre « plafond de verre ». Les sociétés peinent toujours à sublimer pour les carrières féminines cette période correspondant à l’accession aux postes de responsabilités de lignes métiers ou de direction générale au sens large. Il reste là manifestement quelque chose à inventer, qui pourrait même être novateur par rapport aux modèles anglo-saxons et s’étendre progressivement aux établissements financiers et groupes ne faisant pas l’objet d’une cotation.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº723