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Rencontre avec...Jean-Michel Gadrat, président du Forum SMSC

« Dans les trois ans à venir, le “Near Field Communication“ sera généralisé »

Créé le

04.07.2013

-

Mis à jour le

15.06.2017

Fin juin, le Forum des services mobiles sans contact (SMSC) a organisé sa deuxième université NFC des territoires. Revue-Banque a rencontré son président pour faire le point sur le développement du NFC en France, à l’heure où peu à peu les banques généralisent presque toutes cette technologie.

Depuis quelques années, la promesse du NFC [1] doit se généraliser rapidement en France. Pourtant, la majorité du territoire peine à l’aborder. Qu’en est-il ?

Le NFC, c’est cette année. Bien sûr, nous ne sommes pas dans des solutions et déploiements qui couvrent l’ensemble du territoire. Nous sommes passés de la phase test de Nice, avec une très forte thématique transport, à des solutions plus concrètes comme Strasbourg, Rennes, Mulhouse, etc. L’infrastructure est là : les systèmes d’exploitation Android, Windows Phone et Blackberry sont compatibles NFC. Les terminaux de paiement se déploient massivement dans la grande distribution et les autres commerces. Là où existe le marché [2] , l’équipement est présent. 2013, nous pouvons dire, c’est la vraie année de naissance des applications en France. J’ai la certitude que dans les trois ans à venir, ce sera généralisé. L’exemple de ParCUS [3] est intéressant avec de bonnes perspectives de rentabilité. Nous sommes à l’année N pour le déploiement des applications NFC sur mobile et carte en France. C’est un chemin qui prendra du temps : nous ne sommes pas passés du jour au lendemain de la carte à mémoire de Roland Moreno à la carte bancaire à puce.

L’un des freins à la généralisation du NFC, y compris au niveau local, était jusqu’à présent les contradictions entre les différents intervenants. Notamment dans la répartition des coûts le long de la chaîne. Qu’en pensez-vous ?

Le fait qu’une banque parle à un opérateur et un transporteur a un effet puissant permettant de faire des choses rapidement avec une répartition des coûts gagnant/gagnant. Les acteurs économiques qui veulent imposer un système et veulent dominer le monde cherchent un succès qui me semble difficile à imaginer. Pour moi, il y a plus de gains pour les acteurs qui correspondent entre eux. Il y aura une très forte pression sur les intercommissions bancaires. Il va falloir des solutions marketing et techniques pour diminuer les coûts et dématérialiser les paiements. Je crois beaucoup que la frontière des métiers entre la banque, les opérateurs télécommunications et l’intermédiation bancaire va devenir de plus en plus poreuse. Tout le monde va être obligé de négocier avec tout le monde, y compris avec l’utilisateur final. J’ai la conviction que la dématérialisation des transactions doit se faire au profit de toutes les parties, dont le commerçant et les clients. Quand on fait des gains de productivité, il faut répartir les moins-values. Les solutions collaboratives seront celles qui seront gagnantes demain, c’est dans l’air du temps.

En attendant la généralisation du paiement et de la billétique, le NFC fait une timide apparition dans des usages plus spécifiques. La diversité des usages est-elle une solution ?

Ce qui est fantastique avec la mobilité, c’est qu’il y a des piliers d’activité : la transaction, la mobilité physique des informations et le transport. Mais autour de ces piliers, des atomes de services vont créer un environnement d’usage pour le NFC. De façon séparée, le modèle économique de chaque atome est accessoire, mais l’ensemble pèse lourd et apporte un confort de vie et de simplicité d’usage aux porteurs de téléphones NFC. Honnêtement, par rapport à l’an passé où l’on était dans le virtuel, nous avons désormais des applications concrètes qui vont du jeu à la traçabilité, le transport, l’aide à la vie quotidienne, etc. C’est cela qui va faire l’intérêt d’un mobile NFC.

Pourquoi le NFC n’est-il pas plus mis en avant par les différents intervenants ?

Les opérateurs ont choisi de ne pas faire de communication tant que les services ne sont pas en place. Nous sommes surpris de voir que même dans des agences d’opérateurs, ici à Strasbourg, rien n’est visible et la mention NFC n’est pas indiquée dans la fiche des smartphones. Visa vient de lancer une campagne nationale, il faut que demain les autres en fassent autant !

 

1 Near Field Communication. 2 C’est-à-dire dans les zones avec des expérimentations NFC actives, NDLR. 3 Les 765 horodateurs de Strasbourg où il est possible de payer en sans contact depuis deux ans, NDLR.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº763
Notes :
1 Near Field Communication.
2 C’est-à-dire dans les zones avec des expérimentations NFC actives, NDLR.
3 Les 765 horodateurs de Strasbourg où il est possible de payer en sans contact depuis deux ans, NDLR.
RB