Pourquoi la Place de Paris, sous l’impulsion de la Banque de France, a-t-elle créé un véhicule commun dédié aux titrisations de créances aux PME :
L. M. : Le schéma
J. J. : On peut même se demander si ce papier ne pourrait pas intéresser d’autres investisseurs comme les trésoriers d’entreprise qui souhaiteraient placer leurs fonds sur des titres, collatéralisés, hors champ de la faillite bancaire et bénéficiant du parrainage de la Banque de France. Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour le savoir mais cela peut contribuer à diversifier l’offre de produits d’investissement.
Quelles sont les conditions pour qu’ESNI fonctionne ?
L. M. : Un des challenges sera d’arriver à émettre des titres qui vont effectivement faire l’objet d’un refinancement sur le marché interbancaire plutôt qu’auprès de la banque centrale. ESNI émet des titres non notés, réputés non liquides, et il faudra que les banques de la Place en assurent le market making. Il faudra aussi que le coût du refinancement offert par la banque centrale ne soit pas à ce point attractif que le refinancement interbancaire devienne économiquement non viable. C’est un phénomène que l’on rencontre aujourd’hui sur le marché des ABS au sens large et qui explique qu’une très grande partie des titrisations actuelles soient en fait retenues par les banques pour être apportées comme collatéral à la banque centrale et non cédées au marché, pourtant demandeur de ce type de papier.
ESNI a déjà réalisé des émissions…
L. M. : Sans la reconnaissance de la BCE, les titres émis et conservés par les banques n’étaient pas éligibles au coussin d’actifs liquides des ratios LCR et