Le marché bancaire européen est aujourd’hui scindé en deux : d’un côté les banques de la périphérie sont toujours (à des degrés divers) pénalisées par des ratios de NPL très élevés et une profitabilité en berne, de l’autre les banques du nord de l’Europe sont confrontés à des problèmes plus « modernes » : rester profitables alors que les taux sont négatifs, que les investissements dans le digital sont indispensables et que les acteurs de la tech commencent à menacer leurs parts de marché. Quels sont, dans ce contexte, les grands enjeux pour un investisseur bancaire ?
Les NPL restent l’alpha et l’oméga dans la périphérie. Les banques y sont en quelque sorte otages des questions de politique européenne. En effet, la réforme de la zone Euro ne peut sans doute se faire sans compléter l’union bancaire, laquelle requiert la garantie européenne des dépôts, laquelle requiert l’accord des Allemands, lequel requiert… que toutes les banques aient un ratio de NPL inférieur à 5 % (selon les projets du communiqué de Meseberg.) C’est donc sans surprise qu’on constate que la pression du superviseur unique (SSM) est loin de diminuer. La capacité à réduire rapidement le taux de NPL est ainsi devenue le critère essentiel d’investissement sur ces banques – ce qui n’est pas illogique tant l’impact sur la profitabilité est important. Notons cependant que l’arrivée d’une hétéroclite coalition au pouvoir en Italie a relancé la question du risque souverain qui avait été reléguée au second plan par l’action énergique de la BCE.
Quid du reste de l’Europe ? Je distinguerais quatre grands thèmes : le capital, les taux, les autres sources d’amélioration de la profitabilité et le M&A.
Le capital, tout d’abord. Les banques ont certes gagné en clarté avec la finalisation de l’accord Bâle IV de décembre dernier, mais les investisseurs espèrent maintenant un impact concret. Voilà dix ans que chaque année (2016 exceptée) les investisseurs injectent plus d’argent dans les banques qu’ils n’en retirent. Il est plus que temps d’inverser cette tendance. Les banques qui ont mis en place un programme de rachat d’actions ont d’ailleurs généralement eu un meilleur parcours boursier.
Les taux, ensuite. Il existe des exceptions, mais la grande majorité des banques du nord de l’Europe attendent avec une impatience non dissimulée la hausse des taux. C’est la principale source d’amélioration de leur profitabilité et certains investisseurs sont obnubilés par ce paramètre. Pour certaines banques, comme Commerzbank, il est même parfois difficile – y compris en intraday – de distinguer les courbes d’évolution du cours de bourse et celle de l’évolution des taux allemands à dix ans.
Les autres sources d’amélioration de la profitabilité. Hélas, les
Enfin, on ne peut négliger le thème du M&A tant le