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Risques budgétaires

Fitch garde un œil sur la nature des dépenses publiques françaises

Créé le

24.11.2022

-

Mis à jour le

28.11.2022

La gestion budgétaire de l’Hexagone préoccupe toujours autant l’agence de notation, qui a maintenu le 4 novembre la perspective « négative » de la notation AA du pays. La détérioration des finances publiques liée à la crise du Covid avait amené Fitch à placer, en mai 2020, la perspective de la note de « stable » à « négative ». Depuis, l’agence ne l’a pas changée.

Sa récente décision reflète des risques budgétaires substantiels qui épaississent l’incertitude entourant la trajectoire de la dette publique. Les dangers dans l’exécution du budget viendraient, selon l’agence, de « l’évolution des prix de l’énergie et [d’]un affaiblissement des perspectives macroéconomiques en Europe ».

Fitch voit le déficit budgétaire à 5,2 % du PIB en 2022 (après 6,4 % en 2021) et à 4,9 % en 2023. Cela étant, 2022 semble se finir sous des auspices plus favorables pour la France, le déficit ayant été révisé de 5 % à 4,9 % dans le second projet de loi de finances rectificative (PLFR) dévoilé en novembre. Cette baisse viendrait de recettes meilleures qu’espéré.

Le PLFR prévoit une baisse de 2 milliards d’euros des provisions pour les prêts garantis par l’État (PGE), tandis que 2,4 milliards d’euros seront consacrés aux mesures de soutien au pouvoir d’achat votées cet été (chèque énergie, remise carburant...), consécutivement à l’inflation énergétique. Ce type de dépenses sera très probablement scruté par Fitch au regard des facteurs qui pourraient la conduire à une action ou un déclassement de notation négative. Dans sa liste des facteurs, l’agence cite une « augmentation de l’endettement de l’État résultant de déficits publics plus élevés que prévu, par exemple via une augmentation des dépenses consacrées aux mesures de soutien liées à l’énergie ».

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº874