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La hausse des taux courts en zone euro pourrait se préciser

Créé le

23.02.2022

Ce scénario n’est plus qualifié d’« improbable ».

Ne pas dire revient parfois à parler. Tel est le cas dans le langage des banques centrales où les inflexions de politique monétaire se jugent parfois à la présence ou à l’absence d’un mot dans un communiqué ou lors d'une conférence de presse ! À la sortie de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), le 3 février, Christine Lagarde, sa présidente, s'est abstenue de déclarer qu'un relèvement des taux était improbable cette année. De quoi ouvrir la porte à une hausse des taux dans la zone euro dès 2022, alors que le consensus s’attendait à une stabilité cette année, avant un éventuellement relèvement en 2023. Officiellement, à date, la position de la BCE est de couper d’abord le robinet des achats de titres sur le marché, puis, éventuellement dans un délai assez bref, de remonter ses taux.

Dans un Conseil en apparence de plus en plus fracturé, d’autres, comme Robert Holzmann, gouverneur de la Banque centrale autrichienne, plaident pour une hausse des taux avant la fin des achats d’actifs. Voire pour deux hausses de taux en 2022. Car comme aux États-Unis, l’inflation affiche un niveau élevé (5,1 % en janvier). Et la crise ukrainienne pourrait avoir un double effet négatif : sur l’activité d’une part, avec les éventuelles sanctions économiques ; sur les prix de l’énergie de l’autre, avec des tensions à la hausse. Vigilance le 10 mars, pour écouter ce qui est dit… et ce qui n'est pas dit !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº866