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Economie

D’ou vient le déclin du nombre d’entreprises cotées aux États-Unis ?

Créé le

18.09.2017

-

Mis à jour le

02.10.2017

On a constaté ces dernières années une réduction importante du nombre d’entreprises cotées aux États-Unis : elles étaient 7 322 en 1996, mais ne sont plus que 3 671 en 2016. Les États-Unis ont aujourd’hui un taux anormalement bas d’entreprises cotées, comparé à d’autres pays ayant un niveau de développement économique comparable et des institutions similaires. Sur la même période, des pays développés comme la France, le Canada, l’Australie ou le Japon ont vu le nombre de leurs entreprises cotées augmenter. Il est resté stable en Allemagne. Différentes explications de ce phénomène de radiation de la cote, particulièrement marqué aux États-Unis, ont été évoquées. Depuis les réformes réglementaires liées à la loi Sarbanes-Oxley en 2002, être coté est devenu plus coûteux pour les entreprises (coûts de compliance, audits, primes d’assurances des directeurs, etc.). La réduction des spreads bid-ask a également réduit les incitations des market makers et des analystes à couvrir les titres de toutes les entreprises, rendant moins attractive une cotation pour des entreprises de taille moyenne. Enfin, les petites entreprises ont plus facilement accès qu’auparavant à du capital privé, via les fonds de private equity notamment.

Le récent article de Doidge et al. (2017) [1] revient sur les explications de ce phénomène. Il montre que la baisse du nombre d’entreprises cotées est principalement due aux phénomènes de fusions-acquisitions, particulièrement importants aux États-Unis sur la période récente. Mais ceux-ci ne sont pas liés aux acquisitions par des fonds de private equity. Les bénéfices semblent être plus importants pour les organisations plus larges, qui bénéficient d’économies d’échelle et de diversification (Gao et al., 2013) [2] , expliquant qu’un certain nombre d’entreprises préfèrent ne pas rester indépendantes mais fusionner afin de croître plus vite. Les conséquences économiques de ce phénomène de delisting sont encore mal comprises. La réduction du nombre d’entreprises cotées semble par exemple s’être accompagnée d’une réduction de la participation des investisseurs au marché actions.

 

1 Doidge C., Karolyi G.A. et Stulz R.M. (2017), « The U.S. listing gap », Journal of Financial Economics, 123(3), pp. 464-487.
2 Gao X., Ritter J. et Zhu Z. (2013), « Where Have All the IPOs Gone? », Journal of Financial and Quantitative Analysis, 48(6), pp. 1663-1692.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº812
Notes :
1 Doidge C., Karolyi G.A. et Stulz R.M. (2017), « The U.S. listing gap », Journal of Financial Economics, 123(3), pp. 464-487.
2 Gao X., Ritter J. et Zhu Z. (2013), « Where Have All the IPOs Gone? », Journal of Financial and Quantitative Analysis, 48(6), pp. 1663-1692.
RB