Dans la plupart des pays, les institutions de retraite professionnelles par capitalisation font face à d’importants défis et connaissent des problèmes de soutenabilité. On a dès lors assisté, ces dernières années, à une tendance à l’individualisation des pensions, avec notamment le passage de fonds à prestations définies vers des fonds à cotisations définies, le développement de comptes individuels, de fonds hybrides, etc. Mais si les systèmes à prestations définies font porter des risques trop importants aux entreprises, ils contiennent des mécanismes de partage des risques efficaces, entre générations, ou, via la renégociation des contrats, entre employeurs et employés. Les solutions entièrement individualisées présentent, certes, l’avantage de la flexibilité et la capacité à s’adapter aux préférences d’individus hétérogènes, mais elles font porter à l’individu de nombreux risques : ceux liés à l’investissement, à la conversion du capital en rente ou, si l’individu décumule son capital par lui-même, les risques biométriques.
Dans le cas des risques biométriques (notamment longévité, mortalité), les individus peuvent les couvrir complètement en achetant une rente auprès d’un assureur. Mais cette protection a un coût. En pratique, on constate que les individus convertissent peu leur capital en rente (c’est la fameuse « énigme des annuités ») et que les assureurs sont peu enclins à porter trop de risque de longévité dans leur bilan. Dans un