Dans un marché des fusions-acquisitions bancaires relativement calme, les banques espagnoles ont fait preuve d’un fort activisme. La principale opération est celle annoncée par Banco Santander à la fin mai. En effet, ce dernier va céder 50 % du capital de la holding Santander Asset
Cette transaction valorise l’intégralité de son activité de gestion d’actifs à 2,047 milliards d’euros et se traduit par une plus-value nette de 700 millions d’euros pour la banque espagnole. Cette entité avait déjà été mise en vente une première fois en 2008, mais le dossier n’avait pas abouti en raison du déclenchement de la crise financière.
En décembre dernier, une opération similaire avait déjà eu lieu dans le cadre du rachat de Dexia Asset Management (Dexia AM) par le fonds d’investissement GCS Capital, basée à Hong Kong, pour 380 millions d’euros.
L’activité de gestion d’actifs de Banco Santander concerne onze pays situés en Europe (Allemagne, Espagne, Luxembourg, Pologne, Portugal et Royaume-Uni) et en Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Mexique et Porto Rico). Le montant total des actifs sous gestion s’élève à 152 milliards d’euros, dont 52 % en Europe et 48 % en Amérique Latine (voir Encadré 2). En outre, SAM emploie plus de 600 personnes dans le monde. Banco Santander n’en est pas à son coup d’essai avec les fonds d’investissement américains. En octobre 2011, il avait déjà cédé une participation de 25 % dans sa filiale américaine de financement automobile, Santander Consumer USA, à Warburg, KKR et CenterBridge Partners pour un montant de 1,15 milliard de dollars.
Au-delà du renforcement de sa solidité financière, cette opération vise un triple objectif pour le numéro un bancaire de la zone euro :
- d’une part, la banque espagnole souhaite s’appuyer sur l’expertise de ses nouveaux partenaires pour pénétrer de nouveaux marchés comme le marché américain et faire évoluer son business model, à la fois en termes de produits et de clientèle (voir Encadré 3) ;
- d’autre part, il s’agit de doubler le montant des actifs sous gestion d’ici 5 ans afin de faire jeu égal avec les plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux ;
- enfin, SAM a pour ambition de participer à l’intense mouvement de consolidation qui touche le secteur de la gestion d’actifs au niveau mondial depuis le début de la crise.