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Économie

Repousser le « fiscal cliff »

Créé le

11.01.2013

-

Mis à jour le

28.01.2013

La zone euro est entrée en récession et la crise de la dette souveraine est loin d'être terminée : d'importantes avancées seront encore nécessaires. Pour autant, une série d'éléments favorables – notamment l'engagement de la BCE à faire tout ce qui est nécessaire pour sauvegarder l'euro, accompagné de l'annonce de l'OMT – ont débouché sur une nette détente du taux d'intérêt. L'attention s'est naturellement portée sur les risques liés au fameux fiscal cliff américain. Si les observateurs s'attendaient à un accord entre l'exécutif et le Congrès, le suspense a duré jusqu'à la dernière minute. Le compromis signé le 1er janvier devrait avoir un effet sur la croissance limité à environ 1 point de PIB (contre 5 points si aucun accord n'avait été trouvé). Seuls les ménages à très hauts revenus (plus de 450 000 dollars) seront affectés par le relèvement de 35 à 39,6 % de la tranche marginale d'impôt sur le revenu. Le relèvement de la fiscalité des dividendes et des plus-values est limité (passant de 15 à 20 %) et l'extension de la durée de l'indemnisation du chômage est prorogée d'1 an, mais les ménages cesseront de bénéficier de l'allégement des cotisations sociales salariées de 2 points sur leurs premiers 113 700 dollars de revenus. Les effets des mesures budgétaires ne s'arrêtent pas là. Déjà, l'incertitude a provoqué une vague d'attentisme du côté des entreprises : en dépit de leur excellente santé financière, leurs investissements ont baissé au troisième trimestre. On a vu, par ailleurs, la confiance des ménages fortement chuter en décembre. L'incertitude ne va pas disparaître, la question des dépenses (1 200 milliards sur 10 ans en vertu des dispositifs adoptés en 2011) doit faire l'objet de nouvelles négociations dans le courant du premier trimestre, tout comme le relèvement du plafond de la dette. Au total, il est peu vraisemblable que la croissance puisse dépasser 2 % cette année, rythme bien insuffisant pour conduire à une baisse du chômage qui pourrait inciter la Fed à modifier le cours de la politique.

Au-delà du court terme, la stabilisation, puis la baisse du taux d'endettement public impliquent des mesures ambitieuses dans le domaine des « dépenses obligatoires » (santé notamment), tout en sauvegardant les dépenses propres à soutenir la croissance potentielle.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº757