La « propriété commune » est la propriété simultanée d'actions dans des entreprises concurrentes par des investisseurs institutionnels, en dessous du niveau de contrôle. Selon la théorie sous-jacente, lorsqu'un investisseur détient des actions dans plusieurs entreprises concurrentes d’un même secteur, la direction de ces entreprises peut être incitée à maximiser la rentabilité globale du portefeuille des investisseurs, entraînant une réduction de la concurrence. Les investisseurs en propriété commune auraient donc des motivations différentes de celles des actionnaires d'entreprises uniques, qui chercheraient quant à eux à maximiser les seuls profits de l'entreprise concernée.
Qualifiée de « plus grande menace de notre époque » par Einer Elhauge, professeur à Harvard, la propriété commune fait l’objet d’un intense débat, tant du côté des académiques que des régulateurs. À la source du débat, les travaux académiques d’Azar et al.
En décembre 2018, la Federal Trade Commission des États-Unis a organisé une audition sur la propriété commune. Ont suivi plusieurs propositions aujourd’hui débattues, pour en réduire les effets. L’une d’entre elles propose par exemple de limiter la participation des investisseurs institutionnels à 1 % de la taille de l’industrie dans les secteurs oligopolistiques, une autre de limiter cette participation à une entreprise par industrie. Ont suivi de vives réactions de la part des gestionnaires d’actifs américains. Des travaux académiques ont également récemment contesté l’existence de ces impacts négatifs de la propriété