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Épargne collective

La confiance s’évanouit durant l’été

Créé le

13.10.2015

-

Mis à jour le

29.10.2015

Au troisième trimestre 2015, la collecte nette des rachats pour les OPCM de droit français est de 11 milliards d’euros, soit moins de la moitié de la collecte nette du premier trimestre 2015. Avec un encours sous gestion de 790 milliards d’euros à fin septembre, la gestion française revient à son niveau de fin 2014 et repasse en deçà de la barre des 800 milliards d’euros.

Au-delà de ce repli de la gestion collective, la composition de la collecte de troisième trimestre traduit une fuite vers la liquidité avec près de 8 milliards d’euros sur les 11 investis sur les fonds de trésorerie.

Aux doutes sur l’état de santé de l’économie chinoise, à l’incertitude sur l’imminence (et finalement non) des hausses des taux directeurs aux États-Unis et à l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de la Grèce, se sont ajoutés des mois de juillet et août « tranquilles », durant lesquels l’activité boursière est généralement moindre. Celui qui pensait pouvoir vivre un été serein sur les marchés boursiers en a été pour ses frais : -8 % pour les actions européennes, -7 % pour les américaines, -20 % pour les chinoises, -5 % pour les suédoises ou autres. À l’échelle mondiale, les marchés boursiers ont perdu 8 % en moyenne et rares sont ceux qui ont pu échapper au mouvement.

Un mouvement européen…

En Europe, la mise en place du QE par la BCE en début d’année a donné un signal fort aux investisseurs. La gestion collective européenne enregistrait une collecte nette de 131 milliards d’euros sur le premier trimestre, ce qui représentait 4 fois la collecte du dernier trimestre 2014. Le mouvement s’est ralenti au second trimestre alors que les tensions croissantes entre le gouvernement grec et ses créanciers ont mis l’avenir de la zone euro en question. Les ventes de fonds ont chuté de plus d’un tiers au second trimestre, à 82,8 milliards d’euros. Pour plusieurs pays européens, les rachats ont dominé les ventes comme en Espagne, en Norvège, en Finlande et en Belgique tandis que les ventes nettes ont fortement chuté en Allemagne, en Suisse, en France, en Suède et aux Pays-Bas. Encore une fois, l’exception européenne à la morosité a été le marché britannique avec un rebond des ventes de 6,8 milliards d’euros après des sorties de 3,8 milliards d’euros sur les trois mois précédents. Peut-être que les investisseurs britanniques ne se sentaient pas concernés par les problèmes affectant la zone euro…

…mais également aux États-Unis

Le marché américain a atteint un niveau record en mai avec 2130 points pour le S&P 500. Depuis, l’indice est tombé sous les 2000 points marquant peut-être la fin du cycle de hausse des valeurs américaines depuis 2009 ! Les marges de profit des entreprises sont proches des niveaux record et il sera plus difficile pour les entreprises d’offrir des perspectives de croissance des bénéfices. En conséquence, les ventes de fonds d’investissement aux États-Unis ont chuté de 20 % au second trimestre.

L’Asie fait exception

En Asie, le rallye qui a précédé le « flash krach » chinois a été alimenté par les investisseurs locaux. D’après les données de Broadridge FundFile, les ventes nettes sur toutes les classes d’actifs dépassaient les 165 milliards d’euros au second trimestre (avant le krach), soit 4 fois le niveau du 1er trimestre. Si une minorité seulement de la population (environ 5 %) est active en Bourse, il s’agit d’une minorité très dynamique, qui continue à investir quelle que soit la météo financière.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº789